Innovation 2020 (volet 2) : Microsoft évoque ‘une crise du développement logiciel’

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Selon l’éditeur, le monde du développement software doit procéder à une
révolution pour gagner en fiabilité et en efficacité.

Microsoft sort d’un long cycle de développement de six ans pour élaborer son nouveau système d’exploitation Windows Vista. Alors qu’initialement, sa sortie était prévue pour 2004. Autant dire que l’éditeur est sensible au thème de la gestion de la complexité des développements de logiciels.

A l’occasion de sa conférence « Innovation 2020 » qui s’est déroulée mardi dans le cadre de ses TechDays au Palais des Congrès (Porte Maillot à Paris), Microsoft a donné sa vision sur l’évolution du développement software. Là encore, on repère quelques orientations intéressantes mais il est difficile d’échapper à la mise en avant des produits « maisons »?

Son speaker Bernard Ourghanlian, Directeur Technologies de Microsoft France, a évoqué la nécessité « d’étendre le spectre du parallèlisme ». Dans le cadre de la conception de code parallèle*, les erreurs sont trop fréquentes, ce qui est source de décalage dans la livraison du produit final. Et les analyses des causes profondes des bogues se révèlent difficiles. « Il va falloir apprendre à maîtriser l’écriture du code en parallèle », estime Bernard Ourghanlian, qui invite à « repenser les outils de développements logiciels et inventer des machines capables de le faire ».

Microsoft souhaite affiner cette vision à travers son projet R&D baptisé Singularity, présenté comme « le futur des systèmes d’exploitation ». Cet OS prototype repose sur une idée phare en tête : « repenser la technologie pour monter des systèmes plus fiables » en procédant à des changements dans le langage de programmation classique, dans les pilotes des périphériques et les composants du système d’exploitation qui reposera sur une logique de  » micro-noyau ».

Pour avancer sur cette approche, Microsoft compte s’appuyer sur le partenariat qu’il a récemment signé avec l’Inria (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique). « Grâce à notre centre commun R &D, nous pourrions administrer la preuve que les nouvelles technologies adoptées sont fiables », esquisse Bernard Ourghanlian.

Le développement logiciel au stade de l’artisanat

Une approche novatrice qui n’est pas sans conséquence pour les outils de développement. Le speaker de Microsoft n’hésite pas à évoquer « de crise actuelle du développement logiciel ». Malgré les nouveaux outils mis à la disposition des programmeurs, cela relève du « travail d’artisan », considère Bernard Ourghanlian qui souligne les décalages des projets, les nombreux bugs à gérer et l’instabilité « chronique » des systèmes. Pire : la productivité des développeurs aurait régressé.

Pour sortir de l’impasse, Microsoft propose de recourir au DSL (pour Domain Specific Language), présenté comme un système de méta-langages qui permet d’écrire des langages, et qui a été introduit dans la version 1.0 du logiciel de développement Visual Studio 2005.

Autre postulat exposé : alors que le coût des infrastructures dans une entreprise baisse, le coût de management des services informatiques augmente. Là aussi, Microsoft avance une solution qui prend la forme de Dynamic System Initiative (DSI). Cette initiative vise à élaborer un ensemble complet de solutions pour la plate-forme Windows automatisant la conception et l’administration des systèmes complexes.

Un logiciel à la demande diffusé en streaming

Le futur des outils de déploiement a fait également l’objet d’un zoom lors cette présentation « Innovation 2020 » : A la suite du rachat en juillet 2006 de la société Softricity (contraction de software et d’electricity à l’origine), Microsoft commercialise désormais le produit Softgrid, un modèle de virtualisation des logiciels.

Cet outil permet de proposer sur un poste client des logiciels sans téléchargement au préalable (donc pas de trace sur le disque dur). Il suffit de charger un noyau minimum pour démarrer l’application. Selon Microsoft, les entreprises pourraient se montrer intéressées par ce concept de logiciels à la demande diffusés en streaming. Car il pourrait déboucher sur des économies en termes de gestion de parcs et de services informatiques.

*des systèmes formés de processus qui s’exécutent en parallèle avec des synchronisations et des communications entre eux.

Demain, retrouvez la troisième et dernière dernière partie de l’enquête : le foyer numérique vu par Microsoft.

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