Innovation RH : quand « l’ancien » BPI group rencontre les « modernes » du Lab RH

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Une alliance est signée entre BPI group (expertise en gestion RH) et Le Lab RH avec son vivier de 100 start-up. Le gouvernement et Pôle Emploi applaudissent.

Développer l’innovation au service des ressources humaines, c’est la raison de l’alliance entre BPI group* et Le Lab RH.

A travers ce « partenariat stratégique et exclusif », le spécialiste RH (conseils, stratégie, solutions et processus) veut s’engager dans une démarche d’open innovation avec ce laboratoire collectif lancé en juin dernier et soutenu par le ministère du Travail, du secrétariat au numérique et de Pôle Emploi.

D’où la présence hier soir des principaux membres intéressés du gouvernement et du directeur de l’agence publique pour la recherche d’emplois pour la signature du document actant la collaboration.

Il s’agit de monter des passerelles entre l’éditeur de solutions RH et ce labo composé d’une centaine de start-up qui cherchent des pistes innovantes dans le recrutement, l’assessment, la formation, la mobilité et le bien-être au travail.

Les passerelles devront s’ancrer dans la vague de transformation numérique des entreprises pour stimuler les directions RH.

Dompter l’impact du numérique

Inutile de se voiler la face : ça va encore tanguer sur le front de l’emploi à moyen terme. Au-delà de la publication des chiffres officiels toujours inquiétant du chômage en France tombée le même soir de la soirée BPI group, Sabine Lochmann, Président du directoire de BPI group, rappelle qu’environ trois millions d’emplois (toutes catégories d’activité confondues) sur un total de 25 millions actuellement seront détruits à l’horizon 2025 (source DARES – Roland Berger).

« Le numérique aura un impact négatif », tranche-t-elle. « Ces phénomènes sont inéluctables. Nous ne sommes pas pour autant devant une fatalité qui nous laisserait démunis », estime Sabine Lochmann.

Alors il faut faire émerger des approches et des solutions innovantes susceptibles de répondre aux « mutations économiques et sociales ». D’où « cette alliance des Anciens et des « Modernes ».

Au nom du Lab RH, son président fondateur Jérémy Lamri affiche la volonté dans trois directions pour symboliser la « French Tech RH » : « Créer des emplois, dynamiser la croissance, et favoriser le bonheur au travail dans une société en quête de sens ».

Le tout dans un esprit de coopétition (entre collaboration et compétition) au sein du Lab RH, perçue comme une source d’émulation et de stimulation.

Pour Boris Sirbey, porte-parole du Lab RH, estime que « l’énorme conglomérat de technologies accumulées n’est pas l’essentiel, c’est la création d’un environnement de transformation de plus en plus débordant ».

L’homme à la cravate sur l’estrade, c’est Jean Bassères, Directeur de Pôle Emploi. Il met en exergue la volonté d’ouverture de son agence au numérique « dans une logique de partenariats » et avec des « projets concrets ». Une marketplace Emploi Store a été ouverte dans ce sens (150 services développés par des start-up).

Jean Bassères s’inscrit aussi dans la démarche open data visant à ouvrir « au maximum » l’accès aux données de Pôle Emploi pour les mettre à disposition des développeurs.

En charge du secrétariat du Numérique au sein du gouvernement, Axelle Lemaire est persuadée que « les start-up et les entreprises peuvent aider à apporter des réponses sur ce que sera le travail et le marché de l’emploi de demain. »

Tout en précisant : « Pôle Emploi est une institution assez exemplaire de cette ouverture alors qu’elle était considérée comme un mastodonte. Avec un peu de modestie. »

Saisir les opportunités qu’offrent le numérique

En prenant la parole, il est difficile pour Myriam El Khomri d’éluder le sujet du jour : Le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 42 000 en octobre. « C’est la plus forte hausse enregistrée depuis près de trois ans », précise Les Echos.

La ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, a commenté lors de la soirée BPI group : « Ma mission, c’est l’emploi, tout comme le reste du gouvernement. Les résultats ne sont pas satisfaisants, notamment sur le mois d’octobre. Notre mobilisation est totale. On met tout en oeuvre pour que les conditions [de croissance] soient favorables. »

Myriam El Khomri est conscient de la « destruction d’emplois » avec le « numérique qui est là ». Elle poursuit : « Il y aussi tout une capacité à ne pas subir. Le rôle de l’Etat à travers cette mutation est de saisir les opportunités qu’offrent le numérique. »

Juste avant la cérémonie de BPI group, la ministre a visité le Lab Pôle Emploi. « Nous avons une obligation vis-à-vis des demandeurs d’emplois [5 millions en France, ndlr] de retrouver un emploi ou de trouver la bonne formation. »

Des leviers comme le Compte Personnel d’Activité devraient faciliter les ré-orientations de carrière ou de reconversion avec l’accès à un droit de  formation en continu dans son parcours professionnel.

Un ensemble de start-up du Lab RH était disponible sur place dans le cadre d’un parcours de l’innovation : InterviewApp (recrutement), AssessFirst et Serious Factory (assessment), Solar Games et 360Learning (formation), Talents Affinity, Pulsemploi, ToutJob et Futur is Good (mobilité) et Aract, Wittyfit et Stimul (bien-être au travail).

*Derrière BPI group, on trouve les marques Leroy Consultants, Leroy Dirigeants, Bernard Brunhes Consultants, Institut du leadership (26 bureaux en France et 40 dans le monde).

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De gauche à droite : Jean Bassères (Pôle Emploi), Myriam El Khomri (ministre du Travail), Sabine Lochmann (BPI group), Jérémy Lamri et Boris Sirbey (Le Lab RH), et Axelle Lemaire (secrétaire d’Etat au Numérique)

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