Inquiétude sur la fusion MCI Worldcom/Sprint

Régulations

MCI Worldcom annonce le rachat le plus coûteux de l’histoire industrielle avec l’acquisition, pour 129 milliards de dollars, de l’opérateur mobile Sprint. Une fusion qui pourrait fort bien être entravée par le veto des autorités de régulation américaines.

L’enthousiasme de certains observateurs concernant l’annonce du mariage de MCI Worldcom et Sprint pour un montant de 129 milliards de dollars (près de 800 milliards de francs) est retombé comme un soufflé depuis que circulent les craintes d’une opposition des autorités de régulation. En effet, la transaction prévoit de fusionner l’opérateur numéro deux aux Etats-Unis avec le troisième spécialiste des communications longue distance. William Kennard, président de la FCC, le gendarme des télécoms outre-Atlantique, a soulevé plusieurs questions concernant le risque de fausser la concurrence. « Les Américains apprécient d’avoir les coûts d’appels Internet et longue distance les plus faibles de l’histoire grâce à un phénomène : la concurrence », explique-t-il.  » La concurrence a produit une guerre des prix sur le marché de la longue distance. Or cette fusion apparaît comme un abandon. Comment peut-elle être bonne pour les consommateurs ? Les deux parties auront beaucoup de travail pour démontrer que les utilisateurs seront mieux traités », considère William Kennard.

Glenn Manishin, avocat anti-trust, explique : « Les chiffres publics suggèrent que les deux compagnies transportent 60 à 70% du trafic Internet sur les backbones. Si c’est le cas, je vois là un problème significatif sur le plan des pratiques anti-concurrentielles« . Les industriels américains s’attendent à ce que la Commission européenne réserve elle aussi un accueil glacial à la fusion annoncée. MCI Worldcom et Sprint expliquent pour leur part qu’ils sont prêts à céder certains de leurs biens pour finaliser leur mariage. Quant à France Télécom, ce dernier a réagi en indiquant qu’il n’avait pas l’intention de rester actionnaire de la nouvelle entité. L’opérateur « envisage un désinvestissement de sa participation » dans Sprint, laquelle se monte à 10 milliards de francs.

Pour en savoir plus :

* http://www.wcom.com

* http://www.sprint.com