Intel court après la loi de Moore

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La loi de Moore, qui veut que le nombre de transistors par processeur double tous les 18 mois, se vérifiera une nouvelle fois d’ici 5 ans avec un processeur muni de 400 millions de transistors et pouvant fonctionner à une fréquence de 10 GHz. C’est en tout cas l’annonce faite par Intel qui repousse les limites de la miniaturisation des processeurs.

A l’occasion du salon de l’IEEE International Electron Devices (IEDM) de San Francisco, Intel vient d’annoncer avoir réussi à produire un transistor d’une taille jamais égalée jusqu’à présent, à savoir d’environ 8 angstr|ms. Soit 0,8 nanomètre. Rappelons qu’un nanomètre vaut un millionième de millimètre. Autrement dit, les frontières physiques du nombre de transistors sur une puce sont repoussées à l’extrême. Ce qui permet à Intel d’annoncer un processeur doté de 400 millions de transistors d’ici cinq à dix ans. Un tel processeur atteindra des fréquences avoisinant les 10 GHz.

Une fois de plus la loi de Moore tendrait à se vérifier. Plus une constatation qu’une loi, Gordon Moore, cofondateur d’Intel, l’a énoncée en 1965 pour vérifier que le nombre de transistors sur une puce (ou circuit intégré) double tous les 18 à 24 mois. Donc, la taille des transistors diminue d’autant. Une loi sur laquelle l’évolution de l’industrie informatique et électronique repose depuis plus de 30 ans. Elle permet notamment de réduire la taille des processeurs, et donc leur consommation, tout en augmentant leur puissance.

Vers une gravure en 0,03 micron

Alors que cette loi se vérifiait depuis 1970, depuis le premier processeur Intel 4004, Gordon Moore en personne annonça au début des années 90 que les fondeurs rencontreraient d’énormes difficultés à réduire la taille de la gravure sous les 0,25 micron. Aujourd’hui, Intel fabrique en 0,18 micron et bientôt en 0,13. Une performance obtenue par de faramineux investissements puisque chaque usine de fabrication d’une nouvelle génération de processeur double elle aussi. Soit, aujourd’hui, un investissement d’environ deux milliards de dollars pour fabriquer le Pentium 4. Cette loi, qui doit être plus rapprochée des 24 mois que des 18, devrait se vérifier à nouveau en 2006 quand Intel commercialisera son processeur à 400 millions de transistor. La gravure se fera alors en 0,07 puis, à terme, en 0,03 micron contre 0,25 actuellement et 42 millions de transistors pour le Pentium 4. Se posera alors la question de « que faire de tant de puissance ? »