Intel fait machine arrière sur la notion de performances par watt

Mobilité

Selon le fondeur, des fonctionnalités avancées influent également sur la consommation électrique des processeurs.

La question de la consommation électrique des systèmes informatiques ne doit pas se limiter à la notion de performances par watt. C’est ce qu’a martelé le fondeur Intel lors d’une réunion qu’il a organisée dans son campus de Jones Farms, près de Portland dans l’Oregon.

« On ne doit pas penser en termes de performances par watt, mais en capacité par watt », a déclaré Will Swope, l’un des responsables d’Intel. Des fonctionnalités comme la gestion à distance et les scans permanents de virus augmentent la consommation énergétique globale, et la notion de puces économes en énergie (ou éconergétiques) relève autant de la réalisation de tâches d’une manière efficace que de la consommation par watt.

Intel a annoncé l’année dernière qu’il utiliserait les éléments à basse consommation de sa micro-architecture Banias sur toutes ses gammes de processeurs, et non plus seulement sur ses systèmes mobiles. Mais Banias ne constitue qu’un aspect de la mise au point de puces éconergétiques, selon Will Swope.

Des économies à faire également sur les puces desktop

Outre de meilleurs transistors, les processeurs peuvent fonctionner plus intelligemment en automatisant des tâches répétitives ou en se déchargeant de tâches comme les réseaux privés virtuels. Les développeurs de logiciels ont également un rôle à jouer dans les économies d’énergie, par exemple en réduisant au maximum le nombre d’appels de données sur le réseau que nécessitent leurs applications.

D’autre part, le débat sur la consommation électrique s’est principalement concentré sur les processeurs pour serveurs, pour lesquels des économies d’énergie ont un impact direct sur la facture d’électricité. Or, c’est une considération de moindre importance sur le marché des ordinateurs de bureau.

Les consommateurs n’ont jamais été enclins à payer plus à l’achat pour disposer d’une plus faible consommation électrique, notamment sur le marché grand public. Intel estime cependant que cela ne doit pas empêcher l’industrie de faire des efforts dans ce domaine.

Pas de solution miracle

Selon Will Swope, environ 170 millions d’ordinateurs de bureau sont vendus dans le monde chaque année. « Si nous pouvions économiser 10 watts sur chaque PC, cela représenterait beaucoup plus que tout ce qui a été fait pour les serveurs », a déclaré le dirigeant.

Il n’existe pas de solution miracle pour parvenir à réduire instantanément et drastiquement la consommation énergétique selon Raj Hazra, codirecteur du Systems Technology Lab d’Intel, mais il est possible de faire dans différents domaines de petites économies qui s’ajouteront les unes aux autres. « Il faut étudier chaque mode opératoire de sorte qu’il n’utilise que l’énergie nécessaire », préconise-t-il.

Intel envisage, par exemple, de produire des cartes mères dont certains composants pourront être mis en veille. Un système sur lequel serait lue de la musique ou une vidéo pourrait ainsi abaisser sa consommation en mettant le fichier en mémoire tampon, ce qui permettrait de désactiver certains composants.

Une réponse à l’annonce d’AMD ?

Intel est actuellement à la traîne d’AMD en ce qui concerne les performances par watt de ses processeurs pour serveurs. Le fondeur devrait cependant reprendre l’avantage dans ce domaine dans le courant de l’année avec la commercialisation de ses puces dual core pour serveurs Woodcrest, destinées aux systèmes biprocesseurs.

De son côté, AMD a dévoilé la semaine dernière sa nouvelle génération de processeurs pour ordinateurs de bureau Athlon 64 X2 dual core, Athlon 64 et Sempron, en annonçant une amélioration de la performance par watt pouvant aller jusqu’à 154 % (voir édition du 19 mai 2006).

(Traduction d’un article de VNUnet.com en date du 23 mai 2006)