Intel lance l’Itanium deuxième génération

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Bus frontal de 128 bits pour une fréquence de 400 MHz, réduction du temps de latence de la mémoire cache, amélioration des corrections d’erreurs et augmentation du nombre d’unités d’exécution. L’Itanium 2 affiche, selon Intel, des performances améliorées de 50 à 100 %.

A peine plus d’un an après l’Itanium (voir édition du 7 juin 2001), Intel annonce officiellement l’Itanium 2. Ce nouveau processeur conserve son architecture EPIC (Explicitly Parallel Instruction Computing) 64 bits (par comparaison aux 32 bits des Pentium, Celeron et Xeon). Et, donc, assure une compatibilité de code. Une application développée pour l’Itanium 1 tournera donc sous Itanium 2 sans aucune adaptation nécessaire. En revanche, il n’y a pas de compatibilité matérielle. Impossible pour les machines en Itanium 1 d’évoluer vers de l’Itanium 2, donc. Cette compatibilité de socket devrait cependant être assurée pour les prochaines versions de la puce, soit DeerField et Madison (leur nom de code). Rien n’est pour le moment déterminé pour ce qui concerne la version Montesito.

Trois modèles sont commercialisés : le haut de gamme offre un processeur cadencé à 1 GHz et doté d’un cache mémoire de niveau 3 (L3) de 3 Mo. Il était de 4 Mo sur l’Itanium première génération qui était cadencé à 800 MHz. En revanche le cache L2 progresse à 256 Ko, contre 96 Ko dans la version précédente. Le cache L1 conserve ses 32 Ko. Le milieu de gamme est également cadencé à 1 GHz mais avec un L3 limité à 1,5 Mo (2 Mo pour l’Itanium 1), comme pour l’entrée de gamme qui se contente de 900 MHz (733 MHz pour l’Itanium 1). Moins de mémoire cache, donc, mais celle-ci se rapproche de la puce, ce qui réduit son temps de latence. Pour le cache L3 notamment, la bande passante passe de 11,2 Go/s à 32 Go/s. Destinés aux serveurs et stations de travail de haut niveau, ces processeurs seront commercialisé entre 1 338 et 4 226 dollars.

Bus rapide et correction d’erreurs

Intel a également amélioré le bus frontal. En passant d’un bus 64 bits à 128 bits avec une fréquence de 400 Mhz contre 266 MHz, l’Itanium 2 offre une bande passante de 6,1 Go/s. Elle se limitait à 2,1 Go/s avec l’Itanium 1. Autres améliorations, celles du système de correction des erreurs qui devrait renforcer la fiabilité du processeur. L’ECC (Error Correcting Code) corrige les erreurs des principales structures de données tandis que le MCA (Machine Check Architecture) surveille plus globalement le système afin d’empêcher la perte et la corruption des données ainsi que les interruptions de service. Les unités d’exécution passent de 4 à 6 et l’Itanium 2 sait désormais traiter deux « loads » et deux « stores » simultanément. Autant d’améliorations qui permettent à Intel d’avancer une performance accrue de 50 à 100 % par rapport à la génération précédente.

Destiné aux traitement lourds (informatique décisionnelle, gestion de bases de données, progiciels de gestion intégrés, CAO, sécurisation des transactions, etc.), l’Itanium 2 fonctionne avec les OS 64 bits Windows Advanced Server de Microsoft (qui prévoit de lancer une version .NET Datacenter et Enterprise Server), les distribution Linux de Caldera, MSC.Software, Red Hat, SuSE et TurboLinux ainsi que les systèmes Unix dont HP-UX. L’Itanium 2 sera épaulé par le chipset Intel E8870… qui sortira cet automne. Il sera capable de jongler avec un maximum de seize processeurs par système. D’ici là, Intel laisse le soin aux constructeurs et OEM d’intégrer l’Itanium 2 avec leurs propres solutions techniques.