Wearables : Intel arrête les frais

Management

Après cinq ans à porter les projets d’Intel dans les « produits émergents », la division New Devices Group ferme ses portes. Un signe supplémentaire de la fragilité du marché des wearables.

La dynamique du marché ne plaide pas en faveur de davantage d’investissements.

Ainsi Intel justifie-t-il, auprès de la presse américaine, la fermeture de sa division New Devices Group.

L’entité avait été créée en mars 2013, dans le cadre d’une réorganisation consécutive à l’investiture de Brian Krzanich à la tête du groupe américain.

Mike Bell, directeur du Mobile and Communications Group, en avait pris les rênes, avec l’objectif de fédérer les initiatives de la firme dans le domaine des « produits émergents ».

Les « wearables », ces objets connectés ciblant notamment le secteur de la santé et du bien-être, étaient alors au cœur de la communication d’Intel (« Je veux pouvoir laisser mon téléphone à la maison », avait déclaré Brian Krzanich à l’occasion du CES 2014).

Les partenariats (Luxottica, Fossil Group, TAG Heuer…), les prises de participations stratégiques (Lemoptix, Basis Science, Recon Instruments, Vuzix…) et les avancées techniques (puces Quark, plate-forme Curie…) se sont multipliés, sans se faire ressentir dans les résultats financiers.

Des milliards de déficit

Au fil des années, il est devenu difficile d’estimer les performances réelles de l’activité, entre bracelets, lunettes et vêtements connectés.

Dans les comptes de l’exercice fiscal 2013 d’Intel, le New Devices Group avait été intégré au sein d’un segment comprenant de nombreuses autres activités (smartphones, tablettes, netbooks, etc.). Le chiffre d’affaires global avoisinait les 4 milliards de dollars, pour une perte d’exploitation de 2,45 milliards.

La présentation des résultats avait évolué sur l’exercice fiscal 2014. Était apparu un segment « autres » où était notamment logé le business des puces mémoire. Les revenus s’élevaient à environ 2,25 milliards, pour une perte d’exploitation dépassant les 3 milliards.

Même structuration sur l’exercice fiscal 2015, pour un bilan similaire : 2,69 milliards de dollars de revenus, pour 2,73 milliards de pertes.

Sans les puces mémoire, le C.A. avait dégringolé à 199 millions de dollars sur l’exercice fiscal 2016, pour une perte d’exploitation avoisinant les 5,6 milliards. Il est remonté en 2017 (1,1 milliard), à la faveur de l’intégration de Mobileye (conduite autonome), mais les pertes sont restées substantielles (4,23 milliards).

La fermeture de la division – intégrée depuis avril 2015 au New Technology Group avec les Labs d’Intel et le Perceptual Computing Group – était pressentie de longue date. Elle pourrait entraîner des licenciements dans l’équipe qui compte environ 200 personnes.

Sur le site d’Intel, il n’existe plus de page dédiée aux « wearables » et autres objets connectés. L’ancienne URL redirige vers les « ordinateurs et appareils », où seuls les drones sont présentés aux côtés des smartphones, des tablettes, des PC (dont le Compute Stick), des NAS et des microserveurs.

Crédit photo : Intel

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