Internet : le G8 entre fascination et méfiance

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Après le premier Forum e-G8 de Paris, les « Grands de ce monde » réunis à Deauville se sont montrés éblouis par le potentiel Internet mais ils affichent leur intention de le façonner.

Gouvernance Internet : l’ambigu « rôle-clé » des Etats

Dans un contexte de « Printemps arabe » (changement de régimes politiques en Tunisie, Egypte…), les puissances membres du G8 « s’engagent à encourager l’utilisation de l’Internet comme instrument de promotion des droits de l’homme et de la participation démocratique dans le monde entier ».

Ils reprennent l’ensemble des opportunités de l’économie numérique fondée sur « l’accès à l’Internet à haut débit, infrastructure essentielle » et soulignent l’importance « d’améliorer l’accès à l’Internet dans les pays en développement ».

Le G8 prend acte de l’essor de l’informatique dématérialisée (cloud), des réseaux sociaux (Facebook, Twitter), des contenus générés par les utilisateurs (« publications des citoyens »).

« Nous sommes confrontés au défi de promouvoir l’interopérabilité et la convergence entre nos politiques publiques concernant des questions telles que la protection des données personnelles, la neutralité du réseau, les flux transfrontaliers de données, la sécurité des technologies de l’information et de la communication, et la propriété intellectuelle. »

Concernant le dernier point qui englobe les droits d’auteur, le dépôt des marques et des brevets, les membres du G8 ont convenu de la nécessité d’harmoniser les pratiques.

La lutte contre le piratage et l’exploitation indélicate des « idées des autres » va s’intensifier.

Il conviendra de « prendre des mesures fermes contre les violations des droits de propriété intellectuelle dans l’espace numérique, notamment par des procédures permettant d’empêcher les infractions actuelles et futures. »

La protection des données personnelles est présentée comme « un enjeu pour toutes les parties prenantes » : utilisateurs, FAI, Etats et instances de régulation comme la CNIL en France qui commençait à douter de la réelle prise de conscience par l’e-G8 de ce point…

Ce sera subtil mais il faudra définir des « approches communes tenant compte des cadres juridiques nationaux » (…) « tout en permettant les transferts légitimes de données. »

Alors que l’Etat français vient de renforcer son arsenal contre les menaces IT susceptibles de toucher ses intérêts vitaux, la sécurité des réseaux et des services World Wide Web a été évoquée.

Un groupe « Lyon-Rome » (fédérant États, organisations régionales et internationales, secteur privé et société civile) planche sur la manière de combattre l’usage malveillant des TIC à des fins terroristes et criminelles (notamment via les « botnets »).

Dans le côté obscur du Net, le G8 est conscient des risques de traite et d’exploitation sexuelle des enfants.

Les plus grandes puissances économiques affirment leur volonté de bâtir un environnement Web plus sûr. Cela passe par la sensibilisation, la formation et le recours à des outils de contrôle parental « compatibles avec la liberté d’expression ».

Les Etats membres du G8 abordent également « la gouvernance de l’Internet », soulignant la nécessité de préserver sa « souplesse » et sa « transparence ».

Ils veulent jouer dans cette configuration « un rôle-clé » sans apporter de précisions.

On n’en saura peut-être un peu plus au prochain e-G8…

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