Internet mobile : un accès qui reste sous-exploité

Mobilité

Les nouveaux services des opérateurs mobiles, musique et TV en tête, sont loin de rencontrer le succès escompté, selon la nouvelle étude GTI TNS Sofres.

Quels sont les services à fort potentiel commercial pour les opérateurs mobiles dans le monde? C’est la question à laquelle la 3e édition de l’étude internationale Global Telecoms Insight (GTI) de TNS Sofres tente de répondre en analysant les tendances des usages en développement auprès de 16 000 consommateurs de 16 à 60 ans sondés dans 29 pays.

Si l’équipement mobile a dépassé (81 % à l’échelle mondiale) celui des lignes fixes (75 %), les usages traditionnels du petit terminal (téléphonie et SMS essentiellement) restent largement dominants. Accès Internet, musique, télévision et jeux sont autant de services mis en avant par les opérateurs pour leur potentiel économique à travers les fonctionnalités intégrées des nouvelles générations de téléphones. Mais qui sont loin d’être massivement adoptés.

Internet mobile peu plébiscité

Ainsi, l’accès Internet reste sous-exploité. Si 41% des terminaux mobiles dans le monde supportent la navigation Web (51% en France), à peine 20% des utilisateurs en font usage (19% en France). A signaler cependant que, effectués en novembre 2007, les sondages ne prennent pas en compte les offres data illimitées qui émergeaient en France à cette période. Nul doute que, avec plus de 100 000 iPhone vendus chez Orange ou plus de 250 000 forfaits Illimythics chez SFR, la situation évolue. Mais TNS Sofres n’était pas en mesure de nous dévoiler l’importance de la tendance.

Même constat pour la musique. Alors que 38 % des terminaux (32 % dans l’Hexagone) disposent de fonctions de lecture MP3, seuls 31 % (23 %) des utilisateurs se servent de leur téléphone comme baladeur musical. Surtout, ils sont seulement 16 % (5 % en France) à télécharger (donc payer) les titres musicaux. 22 % privilégient le transfert de fichiers et 13 % ont abandonné l’usage du service. Cependant, 32 % des sondés déclarent avoir l’intention de consommer de la musique à partir d’un portail en ligne dans les 12 prochains mois.

La télévision suit la même courbe avec 11 % des terminaux équipés de fonctionnalités vidéo (12 % en France) et seulement 7 % des utilisateurs qui en profitent (4 % pour la France). Et les jeux ne font guère mieux puisque l’essentiel des usages se concentrent sur les applications ludiques embarquées (48 % sur les 74 % de terminaux compatibles) pour seulement 10 % de jeux téléchargés.

La TV peine à décoller

En d’autres termes, si l’offre a éduqué le marché (à travers les fonctionnalités des terminaux et la variété de services mobiles bien supérieures à la demande), les nouveaux services n’ont pas encore prouvé leur pertinence économique. La vidéo et la télévision peinent à décoller et la musique ne génère pas la valeur espérée.

Pourtant, le potentiel est grand. La durée de vie des terminaux raccourcit (renouvellement au bout de 34 mois contre 36 il y a un an) et le différentiel du prix que le consommateur est prêt à céder pour son prochain mobile augmente (de 19 % en France). Surtout, l’usage de la musique progresse notablement (+78 % par rapport à juin 2006). Bref, la « killer app » reste à inventer pour tirer pleinement parti, technologiquement et commercialement, des richesses des terminaux mobiles.