Internet : plus rapide mais moins sécurisé selon Akamai

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Le baromètre State of the Internet établi par Akamai illustre la position avancée de l’Europe dans l’adoption d’IPv6, de l’Amérique du Nord dans le déploiement du haut débit mobile… et de la Chine dans les cyberattaques.

La Belgique comme chef de file dans la transition d’IPv4 à IPv6, la Corée du Sud comme locomotive dans le déploiement du très haut débit, la Chine comme repaire de cybercriminels : la dernière édition du baromètre trimestriel State of the Internet laisse entrevoir les spécificités du paysage numérique mondial.

Publié par le fournisseur de services cloud Akamai, le document (format PDF, 44 pages) couvre la période du 1er janvier au 31 mars 2014.

Consacré à la sécurité, le premier volet dénote une certaine stabilité dans le comportement des pirates informatiques. La Chine concentre toujours une forte proportion d’attaques (41%, stable d’un trimestre à l’autre). A l’inverse, seules 11% trouvent leur origine aux Etats-Unis (- 8 points en trois mois). L’Indonésie ne concentre quant à elle que 6,8% des assauts, après un pic à plus de 40% en début d’année 2013.

Au global, 75% des attaques sont concentrées dans 10 pays. La zone Asie-Pacifique en représente 63%, contre 56% au trimestre précédent… et un pic à 79% il y a un an. L’Europe n’est à la source que dans un peu plus de 10% des cas, soit environ deux fois moins que l’Amérique (Nord, Sud et centrale confondues). Des statistiques qui ne donnent pas pour autant d’éclairage sur la localisation réelle des pirates, lesquels utilisent souvent des réseaux de machines zombies (les « bots »).

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Exploité par le protocole de partage de fichiers SMB, le port 445 (Microsoft-DS) est à nouveau le vecteur d’infiltration préféré des pirates. Avec 30% des attaques répertoriées, il est plus touché que les ports 23 (Telnet), 80 (HTTP) et 443 (SSL), qui ont subi respectivement 8,7%, 8% et 2,9% des assauts. La plus forte progression – sujette à controverse selon Akamai – est à mettre à l’actif du port 5000 (UPnP).

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Akamai note aussi une hausse des attaques DDoS : +27% en un an – malgré une baisse trimestrielle – pour ces techniques d’assaut par déni de service distribué, de plus en plus sophistiquées et généralement déguisées en trafic « légitime ». Pas moins de 139 attaques sur les 283 recensées (soit 49%) trouvent leur origine en Amérique ; 20%, en Europe… et 31% en Asie/Pacifique. Un pourcentage qui peut s’expliquer par le déchaînement prolongé des activistes contre des sites Web à Singapour après l’adoption, par le gouvernement, d’un cadre de licence globale pour Internet.

Les grandes entreprises restent les plus visées (81 attaques DDoS), devant les sites e-commerce (76 attaques). Les médias ont également été secoués au cours de l’hiver, tout comme le secteur public (+39% d’attaques en un trimestre). A noter qu’une organisation visée pour la première fois a environ 25% de chances d’être à nouveau touchée dans les trois mois qui suivent. Le taux de probabilité monte à 75% dans un délai d’un an.

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Akamai s’arrête également sur la question des réseaux (très) haut débit. 795 millions d’adresses IPv4 se sont connectées à sa plate-forme entre le 1er janvier et le 31 mars 2014 (12 millions de plus d’un trimestre à l’autre et +7,8% en un an). Soit « potentiellement plus d’un milliard d’utilisateurs » si l’on prend en compte les accès réalisés derrière un pare-feu ou via un proxy.

La Chine et les Etats-Unis captent toujours, à eux seuls plus d’un tiers du réservoir d’adresses IPv4, qui continue de s’épuiser, sans pour autant stimuler le déploiement d’IPv6 : alors que la Suisse ouvrait jusqu’alors la voie avec près de 10% des connexions recensées, c’est désormais la Belgique qui mène la danse, avec 16% des adresses IPv6 recensées par Akamai (+198% en un trimestre). La France figure en 8e position au classement (4,5%), devancée par l’Allemagne (7,7%). Le Japon quitte pour sa part le top 10.

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Au niveau mondial, la vitesse moyenne de connexion à Internet a augmenté de 1,8% en un trimestre (et de 24% en un an), à 3,9 Mbit/s. Selon Akamai, le cap des 4 Mbit/s sera franchi au prochain pointage. Pour le moment, 56% des lignes dépassent ce débit (93% en Bulgarie ; 91% en Suisse). Si la Corée du Sud domine le palmarès à 23,6 Mbit/s (+8%), certains pays comme la Lettonie (-1,7%, émission et réception confondues) connaissent une dynamique négative. En outre, le très haut débit (plus de 10 Mbit/s) ne concerne encore que 21% des lignes ouvertes sur la planète, malgré une forte contribution de l’Irlande et du Japon.

Pour la première fois, Akamai introduit, dans son baromètre, un indicateur « prêt pour la diffusion de vidéo en 4K », avec un seul critère : offrir une bande passante d’au moins 15 Mbit/s. C’est le cas pour 11% des lignes (60% en Corée du Sud, 32% au Japon, 26% à Hong Kong). A noter que les meilleurs débits en crête sont les plus élevés à Hong Kong. En trois mois, ils ont crû de 206% en Uruguay à 45,4 Mbit/s.

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Selon les données collectées en partenariat avec Ericsson, les réseaux mobiles n’offrent pas encore la même qualité de service que les infrastructures fixes. La vitesse moyenne de connexion dépasse 4 Mbit/s dans 20 pays, mais n’atteint le seuil des 10 Mbit/s qu’en Corée du Sud. Alors qu’un pic à 114,2 Mbit/s a été relevé en Australie, on n’a jamais dépassé les 5 Mbit/s en Iran.

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Crédit photo : Sergey Nivens – Shutterstock.com

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