Internet, un levier de croissance pour l’industrie automobile

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Malgré un passage difficile, Internet reste un formidable outil pour l’industrie , un générateur de business. Renault, qui est présent sur la place de marché Covisint et qui a lancé en avril dernier son site Internet pour la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, fait le point sur les apports d’Internet dans le secteur automobile.

Au cours de la 6e Conférence annuelle Automobile, Renault a fait part de son point de vue de l’e-business. Même si l’intervention de Jean-Paul Meriau, directeur du programme e-business de Renault, est très axée sur son secteur, sa réflexion sur l’e-business vaut pour l’ensemble des sociétés. Jean-Paul Meriau estime que si le premier semestre 2001 a été la période des corrections brutales dans l’e-économie, cette régulation était toutefois nécessaire. Les échecs de beaucoup de projets, les licenciements parfois massifs, n’annoncent pas pour autant la fin de l’e-business, explique-t-il. Selon lui, le concept est désormais bien trop vaste et important pour disparaître. « Il faut voir l’e-business comme la mise au service du business de tous les apports des NTIC et notamment du formidable vecteur de communication, de vitesse et de standardisation qu’est l’Internet. Qui peut donc imaginer qu’un métier, qu’un secteur d’activité, quel qu’il soit, pourrait se priver d’outils qui le rendent et le rendront encore plus efficace demain dans la compétition ? », s’interroge-t-il. Et de poursuivre que si l’e-business a démarré dans les dotcom, il est maintenant un outil exceptionnel pour l’amélioration de l’ensemble de l’industrie.

Des solutions efficaces et concrètes

Pour le directeur du programme e-business de Renault, les entrepreneurs doivent se tourner vers des solutions efficaces et concrètes. « Loin d’être une ruée vers l’or, Internet n’en apparaît pas moins comme générateur de business », explique-t-il. Pour l’automobile, il apparaît que 50 % des acheteurs américains intègrent Internet dans leur chaîne d’information. La proportion serait de l’ordre de 20 % en Europe. Selon une enquête récente, les sites des constructeurs automobiles deviennent la première étape du processus d’achat et permettent aux clients de comparer les marques, les modèles et les tarifs à l’aide de nombreux services et outils.

Cette tendance ne devrait pas s’atténuer puisque les analystes prévoient plus d’un milliard d’internautes à l’horizon 2004 contre 400 millions début 2001. Selon les derniers chiffres disponibles, le nombre d’internautes a progressé en moyenne de 45 % en France, en Angleterre et en Allemagne entre août 2000 et août 2001. Par ailleurs, la proportion d’utilisateurs d’Internet ayant effectué des achats en ligne a augmenté de 50 %, passant de 10 % en 2000 à 15 % en 2001.

Le B to B automobile en plein développement

Pour autant, Renault distingue d’autres retombées plus industrielles de l’Internet comme la réduction des coûts, la réduction du cycle de développement ainsi qu’une amélioration de la chaîne d’approvisionnement avec une orientation Built to Order. « Le B to B automobile, concernant l’accélération de la chaîne de valeur entre constructeurs et fournisseurs, est en plein développement », explique Jean-Paul Meriau. Le B to B automobile est en effet dans une phase de montée en charge effective avec notamment la création de Covisint, la place de marché créée par Ford, GM, Daimler Chrysler ainsi que Renault-Nissan et PSA. Mais le B to B n’est pas limité aux relations avec les fournisseurs. Selon Jean-Paul Meriau, c’est aussi le déploiement d’outils collaboratifs, ainsi que l’émergence de standards communs notamment pour l’échange d’informations de type EDI. Renault est d’ailleurs actif dans l’association Odette (Organisation for Data Exchange by Teletransmission in Europe). Enfin, à côté des solutions B to B, Internet permet le développement de solutions B to E (Business to Employees). « La mise en oeuvre de solutions de portail, de travail collaboratif, de management des connaissances, permet des progrès significatifs de productivité des individus et des organisations », déclare le directeur du programme e-business de Renault.