Interruption des programmes pour CanalWeb

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Faute de nouveaux investisseurs, Jacques Rosselin, fondateur de CanalWeb, a déposé le bilan de sa société. Le tribunal de commerce se prononcera sur son sort dans une quinzaine de jours. Au delà de l’annonce, c’est la viabilité du divertissement en ligne qui est remis en cause.

« Il a eu un accident, on a déposé le bilan ce matin […] mais il reste très nerveux et j’ai bon espoir de le remettre sur pieds d’ici 15 jours. » C’est sur le mode parodique du médecin traitant que Jacques Rosselin a annoncé, dans un clip vidéo, le dépôt de bilan de sa Web TV CanalWeb. La cause ? « Il est atteint d’un virus de manque de capital », explique le « docteur » Rosselin pour qui le traitement doit passer par « beaucoup d’exercice », notamment à travers les diffusions destinées aux entreprises. La société, qui emploie une centaine de personnes, était à la recherche de nouveaux investisseurs depuis cet été.

Après Nouvo.com (voir édition du 10 avril 2001), qui avait disparu également par manque de capital, c’est donc un autre acteur majeur de la télévision en ligne qui s’apprête à fermer ses portes, remettant en cause la viabilité d’une offre de divertissement grand public sur le Net. Précurseur de ce mode de diffusion, CanalWeb diffusait depuis 1998 une grille qui avait atteint 7 000 programmes à la demande environ. CanalWeb détient également 20 % du bouquet de chaînes spécialisées TVwebregions.com, des groupes de presse régionaux se partageant le reste du capital. Enfin, faute de revenus publicitaires suffisants, CanalWeb avait récemment franchi le pas du payant avec une chaîne « rose », MySexyTV, qui avait séduit seulement une centaine d’abonnés à 69 francs par mois.

Le tribunal de commerce de Paris procèdera à l’« examen final », selon les termes de son fondateur, dans la semaine du 8 au 12 octobre prochain.