Interview Alexis Ducros (Axel Springer) : « Upday est une plate-forme pour les éditeurs »

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Alexis Ducros

Directeur général de Upday France, Alexis Ducros revient sur le lancement de cet agrégateur de news par le groupe de presse allemand Axel Springer.

ITespresso.fr – Pourquoi après avoir mené tant de combats contre Google, le groupe Axel Springer lance t-il son propre agrégateur ?

Alexis Ducros : Le groupe Axel Springer, avec 40 autres éditeurs, a poursuivi Google car le géant de la tech profitait de sa domination dans l’Internet pour punir injustement les éditeurs qui réclamaient des compensations du fait de l’affichage de leurs contenus dans son moteur de recherche.

En 2013, une loi en Allemagne (Leistungsschutzrecht) a été promulgué pour répondre à ce problème. Ailleurs, il n’existe pas d’obligations de compensation à partager les revenus avec les éditeurs. Le groupe Axel Springer reste toutefois optimiste sur le fait qu’une loi pour les droits d’auteur puisse être promulguée à l’échelle européenne.

Upday est l’alliance du meilleur de la technologie et de l’excellence journalistique. Cette double approche n’a pas son pareil chez les autres agrégateurs.

Upday a recruté des équipes de journalistes expérimentés dans chacun des pays où il est présent (France, Allemagne, Royaume-Uni et Pologne) pour faire un travail de sélection et de synthèse journalistique afin de fournir un résumé de l’actualité qui soit à la fois digestible et précis.

Bien que cette section ait sa propre ligne journalistique, Upday est avant tout une plate-forme pour éditeurs (contrairement à Google). Nous renvoyons toujours une actualité à une source, renvoyant son audience à l’éditeur lui permettant ainsi de la monétiser.

Enfin, nous facilitons l’accès à leurs données (de manière anonyme) afin de permettre aux éditeurs d’analyser la performance de leurs contenus.

ITespresso.fr – Quelle est la valeur ajoutée d’Upday sur les autres applications d’agrégation du marché ? (Google Kiosk, FlipBoard, AppleNews, NewsRepublic, Infonity, Facebook…)

Alexis Ducros – La double approche d’Upday entre la section Top News (« Ce que je dois savoir ») et MyNews (« Ce que je veux savoir ») est unique ! Nos journalistes vous fournissent en temps réel les 6 à 8 informations que vous devez savoir.

Ce travail de synthèse est fait tous les jours de 6h00 à 23h00. Par ailleurs, l’ADN journalistique se retrouve également dans notre flux personnalisé.

Chaque utilisateur reçoit un fil d’infos sur mesure en fonction de ses intérêts, de son usage, de ce qu’il a « liké »/partagé.

Pour que l’utilisateur ne soit pas enfermé dans des bulles sur les mêmes sujets, nos algorithmes propriétaires varient les thèmes et peuvent vous surprendre avec des reportages captivant sur des voyages à faire ou encore des articles humoristiques !

ITespresso.fr – Vous êtes associés à Samsung. Verra-t-on un jour cette application sur d’autres smartphones Android ou même sur iOS et Windows Mobile ?

Alexis Ducros : Upday a pris la décision d’être disponible exclusivement sur Samsung pour le moment. Ce n’est pas par contrat mais véritablement parce que nous croyons au potentiel de ce partenariat stratégique. Cela nous permet de nous concentrer sur notre produit afin de proposer la meilleure des solutions à nos utilisateurs.

ITespresso.fr : Allez-vous également innover en matière de monétisation ? En abandonnant certains formats ? En en privilégiant certains ?

Alexis Ducros : Upday est entièrement gratuit et le restera. Nous allons progressivement intégrer de la publicité dans la section MyNews à partir de l’été. Cela sera toujours dans des formats pertinents et non intrusifs. Pas de « Pop-up» qui s’affichent et énervent les utilisateurs ni de vidéos qui impactent négativement l’expérience utilisateur.

ITespresso.fr : A votre avis, Upday incarne-t-il le futur d’un groupe de presse traditionnel tel qu’Axel Springer ? 

Alexis Ducros : Le mois dernier, le groupe Axel Springer a publié des résultats financiers plutôt enviables pour un groupe de presse traditionnel qui a plus de 70 ans : 70% de nos revenus proviennent du digital, dépassant l’objectif à 10 ans de notre CEO Mathias Döpfner que la moitié de nos revenus soient issus du numérique d’ici 2016.

Les objectifs de croissance du groupe reposent sur trois « business models » : les contenus payants, les plateformes de petites annonces et le marketing. Axel Springer a fait plus de 90 investissements dans des start-up ou entreprises en forte croissance pour une somme cumulée de 100 millions d’euros.

Axel Springer va continuer à investir dans l’environnement en pleine expansion du digital. Cette année, le groupe Axel Springer va se concentrer sur le portail économique Business Insider, sur la plateforme digitale de contenu Upday ainsi que sur Retale, la plateforme mobile d’achats aux Etats-Unis.

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