Interview Anne-Sophie Pastel : « L’intelligence émotionnelle pour améliorer sa productivité »

Gestion des talentsManagement
anne sophie pastel

Pionnière des médias en ligne avec AuFéminin.com, Anne-Sophie Pastel est désormais consultante en productivité. Elle préconise la méthode « SIYLI » pour développer l’intelligence émotionnelle.

ITespresso.fr : Beaucoup de managers entretiennent leur corps mais est-ce que ces derniers apportent les mêmes soins à leur principal outil de travail : leur cerveau ?

Anne-Sophie Pastel : Hélas non, et pourtant le corps et l’esprit sont très liés. Mais il existe effectivement des méthodes, basées sur la méditation, qui permettent de développer ses capacités cognitives et son « intelligence émotionnelle », afin d’être plus performant au travail ou tout simplement plus heureux dans sa vie.

ITespresso.fr : Comment en êtes-vous arrivée à découvrir cette problématique ? La success story AuFeminin a-t-elle eu sa part d’ombre ?

Anne-Sophie Pastel : AuFéminin a été une expérience extraordinaire mais c’est vrai qu’avec le recul, j’étais souvent submergée par les informations, les sollicitations, et j’étais régulièrement à deux doigts du burn out.

Mais ce n’est que quelques années plus tard que j’ai compris qu’on pouvait reprendre le contrôle, par une meilleure connaissance de son propre cerveau et de ses émotions.  Un ami m’a initié à ces pratiques et puis en poursuivant mes recherches, j’ai découvert les travaux de Chade-Meng Tan [un des premiers ingénieurs de Google qui a créé ce programme d’intelligence émotionnelle, ndlr] et sa méthode de recherche intérieure (Search Inside Yourself) que j’ai eue envie de partager, notamment au travers du site http://siyli.fr/

ITespresso.fr : Au-delà de Chade-Meng Tan, il semble que Steve Jobs pratiquait aussi une certaine forme de méditation. Concrètement, les cadres dirigeants peuvent espérer de réels gains de productivité ou de créativité avec ces méthodes ?

Anne-Sophie Pastel : Oui, la méditation permet de développer ses capacités cognitives. On peut par exemple améliorer sa capacité de concentration et sa créativité, arriver à mieux faire le tri entre des informations importantes et des choses plus secondaires, mais également mieux maîtriser des émotions négatives comme la colère ou le stress ou encore développer son empathie vis-à-vis de ses collègues, ce qui améliore la collaboration au sein de l’entreprise.

Mais au-delà de ces qualités professionnelles, la méthode Search Inside Yourself permet tout simplement de mieux se connaître et de réellement s’épanouir dans un travail qu’on choisit, et qu’on ne subit plus.

ITespresso.fr : Ces pratiques semblent particulièrement en vogue dans la Silicon Valley. C’est la synthèse entre new age et nouvelle économie ?

Chade-Meng Tan : Ces pratiques ne sont pas nées en Californie et font référence à la sagesse antique des Grecs ou des Asiatiques. Mais c’est vrai qu’elles sortent progressivement des monastères pour trouver toute leur place dans des entreprises californiennes comme Google ou Twitter qui y voient un moyen d’avoir des collaborateurs plus épanouis et plus productifs.

Et puis la Californie est en première ligne de cette révolution digitale qui bouleverse nos vies en les rendant toujours plus connectées. Peut-être que c’est aussi de là-bas que doit naître l’antidote.

ITespresso.fr – Le développement de cette intelligence émotionnelle des humains est- elle une forme de différenciation face à l’émergence de l’intelligence artificielle des machines ?

Anne-Sophie Pastel : Je ne sais pas si c’est une réponse à la montée de l’intelligence artificielle mais c’est en tout cas un moyen de développer des capacités qui sont en nous et que les humains doivent se ré-approprier pour garder toute leur place dans un monde qui a effectivement parfois tendance à se déshumaniser.

Un séminaire sur la méthode Search Inside Yourself (SIYLI) est organisé en avril à Paris. Plus d’informations sur http://siyli.fr/#inscription

Lire aussi :