Interview Christopher Caussin : Sociomantic a un positionnement plus large que Criteo

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Directeur Europe du Sud de Sociomantic, Christopher Caussin présente l’activité de ce spécialiste allemand du CRM display, qui compte bien bousculer Criteo sur son propre marché domestique

D’origine allemande, la société Sociomantic exploite la dimension « CRM display » dans le domaine de la publicité vendue par enchères en temps réel (RTB). Le point sur le business avec Christopher Caussin, Directeur Europe du Sud de Sociomantic.

ITespresso.fr : Peut-on présenter Sociomantic comme le Criteo allemand ?
Christophe Caussin : Nous sommes effectivement une boîte technologique, qui propose des solutions innovantes dans le display, et dont les clients sont majoritairement issus de l’univers e-commerce. Mais nous essayons d’avoir un positionnement plus large que Criteo, en proposant des solutions publicitaires pour attirer les consommateurs, améliorer le taux de conversion dans la e-boutique mais également veiller à ce qu’ils reviennent. En interne, nous parlons volontiers de CRM Display car notre spécificité est de croiser les données de navigation avec la base CRM des e-commerçants, afin de mieux comprendre les intentions d’achat et la rentabilité de chaque internaute, et leur proposer un ciblage publicitaire plus pertinent.

ITespresso.fr : En chiffres, à quels gains vos clients peuvent s’attendre ?
Christophe Caussin : Les trois quarts de notre activité se font sur la fidélisation. Les professionnels du CRM expliquent d’ailleurs volontiers que la fidélisation d’un client coûte 10 fois moins cher que son « acquisition ». Nous investissons également dans les stratégies visant à augmenter les taux de conversion dans la boutique, avec des taux pouvant progresser de plus de 30%.

ITespresso.fr : Comment êtes-vous parvenus à décliner le retargeting sur les mobiles et à synchroniser les données web et mobiles ?
Christophe Caussin : Contrairement à d’autres acteurs du ciblage publicitaire, nous avons opté dès le début pour des bannières compatibles HTML5. C’est un point essentiel quand on sait que les deux tiers des transactions sont sur iOS et que Apple rejette le flash. Côté tracking, nous avons adopté les données fournies par Apple ou Google, qui représentent la grande majorité du parc de smartphones. Il ne restait plus qu’à travailler avec les e-commerçants, sur la base des identifiants de connexion de leurs clients, pour proposer du ciblage, quel que soit l’écran utilisé. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de réaliser de belles campagnes multi-écrans pour Rakuten.

ITespresso.fr : Les pionniers du lien sponsorisé (eSpotting, Overture) ont été balayés par Google. Ressentez-vous le besoin de sécuriser votre inventaire et de contrôler des bassins d’audience ?
Christophe Caussin : Ce n’est pas notre stratégie et le marché se satisfait au contraire d’avoir des alternatives à Google. Nous travaillons bien évidemment avec leur inventaire mais le marché du display est beaucoup moins concentré que celui du Search, et il existe d’autres « bassins d’audience » chez Facebook, Yahoo ou encore Microsoft, sans parler des très nombreuses places de marché qui ont vu le jour ces dernières années.

ITespresso.fr : La bannière est née en 1994. Pour ses 20 ans, peut-on parler de nouveau départ ?
Christophe Caussin : Il est clair que l’émergence de nouvelles technologies permettant la création de bannières à la volée, de nouveaux acteurs, comme les places de marché ou les réseaux sociaux, et de nouveaux business models comme le RTB ou le reciblage, redynamisent ce format. On passe d’une logique quantitative à une logique qualitative, ce qui pourrait paradoxalement profiter aux éditeurs offrant des contenus de qualité.

ITespresso.fr : On parle beaucoup d’internet des objets ou de « web to store ». L’avenir, c’est peut-être …de sortir du Web ?
Christophe Caussin : 
Il y a encore beaucoup d’opportunités sur le web ou le web mobile mais c’est vrai que nos technologies peuvent se décliner dans d’autres environnements. Nous regardons de très près des écrans comme le téléviseur, qui sont encore relativement peu connectés, mais également tous les environnements transactionnels où la data est clé et où des partenariats peuvent nous permettre d’enrichir la donnée CRM. Par exemple dans l’univers du tourisme, nous commençons à travailler avec Revenue Management Systems, qui nous apporte des données de yield management très précieuses pour améliorer les taux de conversion en temps réel des compagnies aériennes ou des groupes hôteliers.

A revoir également : Vidéo Ludovic Desrumaux – Sociomantic : « Publicité RTB : comment on se différencie de Criteo » (salon E-Commerce Paris, septembre 2013)

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