Interview Christophe VATTIER : « The Bubbles Company veut devenir le JCDecaux du XXIème siècle »  

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Co-fondateur de The Bubbles Company, Christophe Vattier présente ce réseau de chargeur de smartphones qui entend révolutionner la communication indoor.

ITespresso.fr : Le marché des chargeurs de smartphones semble déjà adressé par plusieurs sociétés. Pourquoi vous lancez-vous sur ce créneau maintenant ?

Christophe VATTIER : Il existe effectivement de nombreuses initiatives que ce soit dans les aéroports, gares, grands hôtels et aussi dans les bars. Mais je crois que personne n’a pris la mesure du besoin et du potentiel.

Pour ma part, j’oublie régulièrement de recharger mon téléphone mobile et en discutant avec les responsables de bars ou de restaurants, je me suis rendu compte qu’ils étaient souvent sollicités plus d’une dizaine de fois par jour par des personnes dans le même cas que moi.

Dans neuf cas sur dix, ils n’étaient pas en mesure de les dépanner ce qui est vraiment dommage car ces personnes, en particulier les touristes, sont prêtes à consommer pendant la recharge de leur smartphone ou de leur tablette.

ITespresso .fr : La réponse, ce sont donc les Bubbles, des boîtiers standardisés pour recharger les smartphones?

Christophe VATTIER : Rien que dans une ville comme Paris, il existe des dizaines de milliers de lieux pouvant accueillir du public : restaurants, cafés, bars, cinémas, hôtels mais également centres de congrès, salles de concert ou salles de sport.

Dans leur immense majorité, la plupart de ces lieux ne sont pas équipés pour recharger les smartphones de leurs clients. Et quand ils souhaitent proposer des solutions, cela ressemble à un espace désordonné, où les câbles sont par ailleurs rapidement volés.

Nous avons donc imaginé un objet, la Bubble One, qui est en mesure de charger simultanément 3 smartphones et qui dispose de ses propres câbles intégrés. La Bubble One a été dessinée par le cabinet Ova Design et peut également être « fermée » pour les clients ayant besoin de s’éloigner de leur smartphone (modèle S).

Nous allons déployer plus d’un millier de Bubble One cet été dans des centaines de lieux à Paris, et nous proposerons ainsi la première infrastructure de recharge électrique, que les Parisiens et les touristes pourront découvrir depuis notre application.

ITespresso .fr : Ces boîtiers coûtent plusieurs centaines d’euros à fabriquer. Quel est votre modèle économique ?

Christophe VATTIER – Notre principal modèle économique va reposer sur la location de ces boîtiers, que nous proposerons pour quelques dizaines d’euros par mois aux commerçants souhaitant s’équiper. Pour eux, c’est l’assurance de rendre un service à leurs clients mais également d’en attirer de nouveaux, à la recherche d’un point de recharge. C’est aussi une solution pour l’événementiel pour laquelle nous avons une offre dédiée.

Enfin nous avons une offre Office où nous vendons certains boitiers, pour des entreprises qui veulent proposer des solutions de recharge simple et design dans les halls, salles de conférence, salle de restauration, etc. Cela permet d’incarner, de symboliser aussi la transformation digitale de l’entreprise. Et ils peuvent aussi utiliser notre dispositif pour communiquer différemment avec employés, partenaires ou clients.

Selon nos projections, nous pourrions rapidement atteindre une dizaine de milliers de recharges par jour dans les lieux publics, ce qui procure à notre solution une dimension média considérable.

ITespresso .fr : Franck Le Ouay est l’un de vos business angels. L’idée, c’est de faire une sorte de Criteo offline ?

Christophe VATTIER – La comparaison est flatteuse et l’idée dans nos têtes, mais notre premier modèle en termes d’entreprise serait plutôt de créer un JC Decaux de l’indoor. C’est une réussite exceptionnelle et nous rêvons d’un parcours aussi exemplaire.

Notre infrastructure va attirer à elle des dizaines de milliers de personnes chaque jour, et nous pourrons rapidement leur proposer des publicités ciblées ou des coupons, dans une logique Drive-to-Store. Mais au lieu d’afficher les marques on les amène à dialoguer avec le consommateur.

Les marques auront également tout intérêt à s’approprier nos Bubbles, soit en sponsorisant l’objet, soit en y affichant des messages publicitaires. L’engagement avec l’utilisateur est maximum quand on lui rend un vrai service.

ITespresso .fr – Des chercheurs travaillent sur des batteries très longue durée ou sur des recharges ultra-rapides. Est-ce une menace pour votre activité ?

Christophe VATTIER – La capacité des batteries progresse effectivement régulièrement mais les gains sont rapidement neutralisés par des processeurs plus rapides, des écrans de plus haute résolution ou un usage toujours plus intensif de la part des consommateurs. A court terme, je pense donc que le besoin de recharger son téléphone restera très répandu.

Quant aux systèmes de recharge ultra rapide, ils ne sont économiquement pas encore réalistes mais il s’agît plutôt d’opportunité pour nos boitiers. Il ne nous suffit que de quelques secondes pour faire passer le bon message, à la bonne personne et au bon endroit.

ITespresso .fr – Quelles sont les prochaines étapes pour votre société ? Le Wi-Fi ? Recharger les voitures ?

Christophe VATTIER – La première étape est d’imposer nos Bubble comme une solution de recharge gratuite. Le boîtier proposera dès l’année prochaine un système par induction, pour se passer des câbles. Ensuite, nous réfléchissons effectivement à des problématiques telles que le Wi-Fi ou le stockage des données mais nous avons plutôt vocation à travailler avec ces partenaires sur ces sujets.

Quand aux bornes de recharge automobile, c’est effectivement un univers proche et je suis certain que nous pourrions avoir avec les constructeurs de ces équipements des discussions passionnantes sur comment nous pourrions apporter notre savoir-faire pour monétiser leur infrastructure…

 

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