Interview Lyf Pay : un nouvel écosystème « paiement et commerce » face aux géants du numérique

E-commerceE-paiementMarketing
christophe-dolique-lyf-pay

Sur le marché du paiement mobile, la fusion de Fivory (Crédit Mutuel) et Wa! (BNP Paribas) fait place à Lyf Pay. Le CEO Christophe Dolique précise les ambitions de cette plateforme dédiée au commerce digital.

Fruit de la fusion des services Fivory et Wa! évoluant dans le paiement mobile, Lyf Pay monte un écosystème atypique pour attirer un maximum d’acteurs de la distribution au sens large avec des acteurs importants comme Crédit Mutuel, BNP Paribas, Total ou Carrefour dans la boucle.

Objectif : fédérer un maximum d’enseigne autour d’une plateforme d’agrégation pour développer « de nouvelles expériences d’achats » incluant les volets paiements, la relation clien et le contrôle des données.

Au-delà de la dimension marchande avec les commerçants, Lyf Pay s’élargit aussi aux sphères de l’évènementiel (culturel, sportif, …) et de l’associatif.

Illustration avec le festival Rock en Seine qui se déroule jusqu’au 27 août au Domaine National de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Les participants pourront payer leurs achats sur place (consommations, merchandising) avec l’app Lyf Pay installée sur leurs smartphones.

A l’occasion du salon VIVA Tech organisé en juin à Paris, ITespresso.fr avait rencontré Christophe Dolique, CEO de Lyf Pay. Il nous précise les coulisses et les ambitions de cette plateforme d’un nouveau genre qui va monter en puissance dans le courant du deuxième semestre 2017.

(Interview réalisée le 16 juin avec une réactualisation et une relecture pour la rentrée)

ITespresso.fr : Comment Lyf Pay a émergé ?

Christophe Dolique : Lyf Pay, ce sont deux projets qui se sont développés parallèlement puis qui se sont rapprochés avec leurs écosystèmes respectifs.

Le premier baptisé Fivory avait été initié par le Crédit Mutuel puis avec des partenaires comme Total, Auchan, Oney et MasterCard.

Le second a été enclenché par BNP Paribas autour du projet « Wa ! » en partenariat avec Carrefour.

Le rapprochement entre Fivory et Wah!, annoncé en octobre 2016, a été finalisé en mai dernier. Il illustre les nouveaux enjeux des écosystèmes du paiement et du commerce face à des géants du numérique.

Pour proposer une alternative crédible, il était devenu naturel de fusionner ces deux initiatives sous la marque Lyf Pay pour bénéficier de plus de moyens, de plus de supports et en fédérant les acteurs capables de porter cette ambition.

ITespresso.fr : Comment parvient-on à convaincre tous ces groupes importants d’avancer dans une même direction ?

Christophe Dolique : Nous sommes face à un marché avec de nouvelles dynamiques, de nouvelles règles et de nouveaux acteurs remettant en cause un certain nombre de paradigmes.

Face à cette situation, il est apparu nécessaire de proposer une nouvelle approche capable de tirer parti des savoir-faire et des positions des acteurs en place.

Bien sûr cela nécessite de la pédagogie, des échanges et un bon niveau de maturité de la part de chacun. Il est à noter que ce projet n’a pas d’équivalent ailleurs en Europe.

ITespresso.fr : Paiement, fidélisation clientèle, couponing…Quelle est l’étendue véritable des services proposés par Lyf Pay ?

Christophe Dolique : L’application Lyf Pay couvre un champ d’action extrêmement étendu dans l’expérience d’achat  avec d’une part, le paiement (paiement en magasin, du petit commerçant à la grande distribution, achat sur le net, paiement entre amis ou même don à une association) et, d’autre part, les différents services de fidélité et d’animation commerciale (fidélité, offre, coupon, etc.).

Le consommateur retrouve dans Lyf Pay sa ou ses cartes de paiement, ses cartes de  fidélité, les offres personnalisées de ses marchands favoris et ses tickets dématérialisés.
Lyf Pay s’adresse également à d’autres marchés comme celui de l’événementiel (par exemple Rock en Seine,) ou du milieu associatif (étudiant, sportif, culturel, caritatif).

Les utilisateurs de plus en plus nomades et connectés, favorisent les applications agrégeant un certain nombre de services qui facilitent leur quotidien et notamment leur expérience de shopping.

Dans ce contexte, Lyf Pay propose à ses partenaires commerçants une plateforme puissante que chacun peut exploiter en fonction de ses choix et de ses objectifs pour le bénéfice de ses clients.

lyf-pay-illustration

ITespresso.fr : On peut imaginer des frictions avec d’autres services comme Paylib (système de paiement électronique exploité par un pool de groupes bancaires). N’est-ce pas une initiative concurrente de Lyf Pay ?

Christophe Dolique : Non. Nous allons créer des passerelles pour utiliser Paylib comme moyen de paiement sous-jacent de notre plateforme multiservices.

ITespresso.fr : Quel est le modèle économique de Lyf Pay ?

Christophe Dolique : Il reflète les deux composantes comprises dans la proposition de valeur : le paiement (facturation à la transaction) et l’animation de la relation client (facturation à l’usage qui peut s’appuyer sur un certain nombre de critères : par utilisateur, par type de services, par magasin, …).

Comme Lyf Pay adresse différents marchés, il existe plusieurs modèles selon la typologie du marchand.

ITespresso.fr : Le sans contact aura-t-il une place particulière dans l’offre multiservices de Lyf Pay ?

Christophe Dolique : Le parti pris dans le design de la solution, c’est de rester agnostique en proposant les diverses options disponibles.

ITespresso.fr : Pourriez-vous accorder une certaine place aux groupes télécoms? En l’état actuel, ils sont absents dans l’écosystème Lyf Pay alors que l’on se souvient de la plateforme de paiement électronique Buyster que les opérateurs avaient tentée d’imposer…

Christophe Dolique : Le service Buyster anticipait les évolutions vers le paiement mobile mais était certainement trop précoce [trois ans d’exploitation jusqu’en 2014, ndlr]. Le système Lyf Pay est ouvert et il n’y pas eu d’opportunités de collaboration pour le moment.

ITespresso.fr : Comptez-vous lancer une campagne de communication pour le grand public ?

Christophe Dolique : Oui et le digital reste le canal le plus approprié pour les utilisateurs visés. Les enseignes partenaires seront aussi des relais pour parler de Lyf Pay à leurs clientèles.

ITespresso.fr : Les géants du numérique sont vraiment perçus comme une menace ?

Christophe Dolique : Les grands acteurs internationaux – notamment américains et asiatiques – sont très actifs et innovants.

Notre démarche est construite avec nos partenaires, et met la relation « commerçant-consommateur » au cœur de notre proposition de valeur.  Notre objectif est ainsi de bâtir une solution ouverte et de référence à l’échelle européenne.

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur