Interxion France installe un toit végétal sur l’un de ses centres de données

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Le prestataire hébergeur a trouvé une solution originale pour l’isolation thermique de la toiture. Le green IT fera-t-il la différence entre hébergeurs ?

Très actif sur le marché des centres de données en Europe et particulièrement en France, le groupe Interxion vient d’annoncer la mise en place d’un toit végétal sur l’un de ses bâtiments situé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Mais ce n’est pas un banal coin terrasse réservé à la pause café.

Pour réaliser ce jardin d’un nouveau genre, le prestataire hébergeur a fait appel à Soprema, un spécialiste des revêtements d’étanchéité, de couverture et d’isolation phonique. Au total, une surface de 3000 mètres carré sera recouverte de « Sopranature », une solution de toiture végétalisée qui ne nécessite pas d’arrosage particulier.

Selon un communiqué de la société, « ce tapis de verdure peut absorber jusqu’à 80 litres d’eau au mètre carré et permet une isolation thermique des toitures. En restituant l’eau dans l’atmosphère par évapotranspiration, le toit végétal améliore le climat local notamment en été, puisqu’il refroidit la surface de la toiture et ré-humidifie l’air, asséché par la pollution urbaine. » Coût du dispositif Sopranature du bâtiment Paris-3 d’Interxion : 150 000 euros.

Série d’initiatives ancrées dans le développement durable

Avec cette nouvelle initiative, Interxion tente aussi de se donner une image d’entreprise consciente de la problématique green IT et de développement durable (une vidéo de communication corporate est disponible sur YouTube).

Interxion a déjà mis en place des solutions de type free cooling (c’est à dire le refroidissement utilisant l’air ambiant à partir d’une certaine température extérieure).

Pour le nettoyage des salles, ses équipes utilisent des produits éco-dégradables. Et enfin, le fournisseur travaille avec les constructeurs d’équipements électriques pour améliorer l’efficience de ses bâtiments.

Mais pour devenir totalement indépendant, il reste cette fois à se passer définitivement des liaisons électriques traditionnelles EDF et ainsi mettre en place des sources d’énergies renouvelables (centrales biomasses, énergie éolienne, géothermie, etc.). Le chemin vers l’indépendance énergétique des centres de données est encore long… et onéreux.

Le green IT fera-t-il la différence entre hébergeurs ?
En prolongement du sujet sur le toit végétal, Fabrice Coquio, Directeur général d’Interxion France et président du tout nouveau Club des exploitants de salles informatiques et télécoms (Cesit), est revenu sur la vague green IT dans une contributions envoyée par mail. « Les clients intègrent de plus en plus dans leurs appels d’offres des demandes quant à l’aspect ‘green’ des data centres. Ils cherchent, à mons avis, à sélectionner un hébergeur qui dans le futur pourra justifier de l’efficience énergétique des sites en cas de nouvelles contraintes règlementaires (taxe carbone, etc… )« , estime le représentant d’Interxion. « Plus largement, un jour, nous pourrons faire la différence entre hébergeurs financièrement parlant. Car comme nous facturons le kWh aux clients. Si Interxion est sur un ratio de 1.6 kWh ‘pompé’ sur EDF pour restituer 1 kWh aux machines du client, nos concurrents sont à un facteur 2. Avantage : un client paiera 20% moins cher sa consommation électrique chez Interxion que chez un concurrent », poursuit Fabrice Coquio. « Sachant que toutes les études concluent qu’à l’avenir la facture énergétique pèsera 40% du cout total d’hébergement, alors le client Interxion diminuera sa facture totale de 8% par rapport à un site concurrent ». Petite précision : « Bien évidemment ceci n’a de sens que quand le client loue de grandes surfaces et pas simplement quelques baies. »