IPv6 boudé par les entreprises

Cloud

Malgré l’épuisement des adresses IPv4, l’adoption de la norme IPv6 tarde encore à décoller.

Selon une étude portant sur une année d’analyse et publiée cette semaine par l’expert en sécurité réseau Arbor Networks, l’adoption de la nouvelle norme Internet Protocol version 6 (IPv6) serait quasiment au point mort. Les experts et les gouvernements ont été encouragés à migrer vers le nouveau protocole car l’actuel protocole IPv4, vieux de 20 ans, est aujourd’hui à court d’adresses.

Les adresses IPv4 pourraient même venir à manquer dès 2010, précise Scott Iekel-Johnson, ingénieur logiciel chez Arbor Networks. La société s’est basée sur les données de plus de 80 de ses partenaires ISP et clients afin de déterminer la quantité de trafic IPv6 sur le Web. Arbor Networks a constaté que la répartition du trafic IPv6 et IPv4 a globalement très peu évolué depuis l’année dernière.

L’étude révèle également que le trafic IPv6 ne représente encore qu’une infime proportion du trafic Internet global, représentant seulement 6 Mbit/s contre 4 Tbit/s pour le trafic IPv4 à la fin du mois de juillet. « Ce ralentissement est tout à fait inquiétant », souligne Scott Iekel-Johnson. « Nous avons vraiment besoin du même niveau de fonctionnalités [dans l’infrastructure réseau] pour faciliter le travail des services informatiques. Au final, cela doit venir des fournisseurs. »

Jay Daley, directeur informatique de Nominet, qui assure la gestion des noms de domaine en .uk, estime que la migration se justifie d’autant plus pour les organisations qui souhaitent vendre des produits et services à des pays en développement. « La Chine, par exemple, est l’un des pays qui utilisent le plus le protocole IPv6 », précise-t-il. « Ce qui signifie que votre site Web ne sera accessible qu’aux pays développés qui utilisent déjà IPv4 et que vous ne pourrez pas exporter vos produits vers des pays en développement. »

Axel Pawlik, directeur du centre Internet régional RIPE Network Coordination Centre, pense pour sa part qu’une migration permettra aux organisations de bénéficier « d’une plus grande liberté de mouvement et d’espace de planification », et qu’elle reviendra probablement moins cher que d’attendre que les entreprises ne soient contraintes de passer au nouveau protocole.

Traduction de l’article Organisations failing to migrate to IPv6 de Vnunet.com en date du 21 août 2008.