I.Toporkoff-Mayer(Ask.com): ‘Ask 3D arrive en France en fin d’année’

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Selon la directrice France d’Ask.com, la R &D axée sur les fonctions du
moteur commence à porter ses fruits.

Vnunet.fr : Ask France est peu loquace sur ses résultats en termes d’audience. Pourquoi cette discrétion ?
Irène Toporkoff-Mayer: Au niveau mondial, nous sommes quatrièmes derrière Google, Yahoo et MSN. En Europe, les géants du marché ont une part de marché écrasante. Nous nous adressons d’abord aux internautes qui cherchent un outil de recherche alternatif et aux « hard core users » comme une partie des blogueurs experts. En France, notre part de marché demeure faible. Google dispose d’une part de marché de 82%. Mais je pense que cette situation d’omniprésence ne va pas durer car le marché du search deviendra mâture. En l’état actuel, les internautes français ne connaissent pas d’alternatives valables. Aux Etats-Unis, un pays dans lequel Google ne dispose « que » d’une part de marché de 44%, les internautes utilisent quatre à cinq moteurs de recherche.

Vnunet.fr : La France reste un marché très difficile. Vous êtes confiante ?
Irène Toporkoff-Mayer: Cette situation ne nous inquiète pas. Nous sommes en ligne par rapport au chiffre d’affaires et aux objectifs initiaux de trafic fixés. Encore une fois, nous ne sommes qu’en version bêta actuellement. Là encore, la déclinaison française d’Ask.com sera inaugurée officiellement avant la fin de l’année. Nous estimons que l’index de sites francophones est déjà pertinent mais nous profiterons de ce lancement pour le coupler avec la nouvelle version du moteur Ask 3D.

Vnunet.fr : D’un point de vue technologique, comment vous distinguez-vous ?
Irène Toporkoff-Mayer: L’algorithme de Google repose sur le principe du PageRank autour de la popularité d’une page Web. Chez Ask.com, nous estimons que cette approche ne suffit pas. Outre la dimension popularité, notre algorithme ExpertRank prend en compte la notion de clusters (identification des sujets). Cela donne l’impression d’un chaos du Web à première vue. Mais il s’agit d’une véritable topologie en grandes familles de sites Internet, classées en partie sous des angles thématiques. Outre l’exploration du Web, nous sommes très bons pour la recherche d’images, de blogs et de flux RSS. Nous avons renforcé notre savoir-faire sur les deux derniers points avec l’acquisition de Bloglines. Autre signe de distinction : notre R&D est vraiment axée sur la recherche alors que Google a diversifié ses activités, notamment avec des services fortement orientés vers la régie publicitaire. Dans le monde, Ask.com dispose de cinq centres de R&D ; Californie (Cote Ouest), Edison (Cote Est), Chine, Hambourg (Allemagne) et Pise (Italie).

Vnunet.fr : L’accord mondial avec Google portant sur les liens sponsorisés s’achève en fin d’année. Et au-delà ?
Irène Toporkoff-Mayer: Pour l’instant, nous sommes très satisfaits de l’accord avec Google. La couverture est très bonne. Cela nous permet de nous concentrer sur le développement de la partie « search ». Pour la suite, il faut demander directement à Barry Diller.

Vnunet.fr : Comptez-vous déployer une version mobile d’Ask.com ?
Irène Toporkoff-Mayer: Nous avons récemment gagné un Webby Awards à New York, l’équivalent des Oscar pour le Web, grâce à notre service mobile. Le service existe aux Etats-Unis mais pas en Europe. Cela fait partie de nos développements stratégiques mais la priorité est accordée au lancement d’Ask 3D.

Comment Ask 3D a changé de « morph’ologie »
Aux Etats-Unis, Ask 3D a remplacé début juin l’ancienne version du moteur d’IAC. Pourquoi 3D ? Parce que le nouvel outil est censé affiner trois dimensions inhérentes à la recherche en ligne : l’élaboration de la requête (« query expression »), le résultat (« results »), et le contenu (« content »). Le tout visualisé sur une page de résultats fédérant ses divers aspects. La page d’accueil a été remodelée mais elle reste encore très sobre pour aller à l’essentiel, c’est-à-dire la recherche. Le coeur du changement, c’est l’algorithme d’association et d’indexation (« Morph ») qui prend en compte les pages Web, les images, les vidéos, les clips musicaux et les news. Des fonctions de prévisualisation mais aussi de localisation géographiques de contenus ont également été intégrées. Un plus récent update du 19 juillet concerne la protection de la vie privée : l’outil AskEraser permet à l’utilisateur de gérer les règles de confidentialité. Ainsi, le moteur ne pourrait plus enregistrer l’historique de recherche Web. AskEraser sera déployé au Royaume-Uni d’ici la fin de l’année. Comptez début 2008 pour les autres déclinaisons locales.


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