J. Billot (PagesJaunes) : « Les internautes vont évaluer les professionnels sur notre annuaire en ligne »

CloudEntreprise

Pack Visibilité Internet, fonctions contributives,cartographie, iPhone…PagesJaunes peaufine son service d’annuaire en ligne face à Google. Interview.

ITespresso.fr : Comment percevez-vous Google ?
Julien Billot : Nous sommes clairement concurrent de Google mais aussi de Bing de Microsoft dans un rapport de « co-opétition » [mi-collaboration, mi-compétition, ndlr]. Nous sommes des rivaux sur le trafic et la recherche. Mais nous comptons rester l’acteur de référence dans la recherche de proximité face aux moteurs généralistes. Ces derniers ont tout intérêt à trouver des terrains de collaboration avec nous. L’un de nos principaux avantages est que notre trafic ne dépend pas de Google. Plus de 90% des visites sur Pagesjaunes.fr sont des accès directs : les internautes tapent notre URL directement sur leur navigateur sans passer par Google au préalable ou ils l’ont pris comme favori.

ITespresso.fr : Que pensez-vous de la polémique portant sur l’immixtion des moteurs de recherche dans la vie privée des Français et qui vise en particulier Google Street View ? Sujet au centre d’une proposition de loi du député Jean-Christophe Lagarde…
Julien Billot : Tout ce qui touche Google est désormais suspect. Dans le débat Google Street View et la vie privée, il y en a autant pour « Google » que pour « Street View ». L’image intrasèque de Google véhicule bien plus que la polémique. Maintenant, le débat nous concerne également. Nous avons été les pionniers pour les images de ville et nous considérons que la protection de la vie privée est importante pour nous. Mais nous considérons que les services immersifs apportent de la valeur ajoutée. Il faut juste trouver un équilibre. Nous avons ainsi mis en place des outils qui permettent d’assurer le respect de la vie privée de chacun, avec notamment le droit de retrait d’une photo et le droit de floutage.

ITespresso.fr : Sur les services Mappy ou PagesJaunes, rencontrez-vous souvent des demandes de retrait de clichés ?
Julien Billot : Pas beaucoup. PagesJaunes ou Mappy sont des marques patrimoniales. Nous n’avons pas l’image d’une société intrusive ou d’un Big Brother. Dans un curieux retournement de l’histoire, Google revêt ce mauvais rôle tandis que Microsoft joue le rôle de sauveur.

ITespresso.fr : Donc, le groupe PagesJaunes ne se sent pas concerné par la proposition de loi ?
Julien Billot : Si, dans une certaine mesure. Mais il faut lire les déclarations du député pour cerner ses motivations. Quel est l’intérêt effectivement à pouvoir lire une plaque d’immatriculation sur une photo ? Il y a aussi des contraintes de sécurité publique également. Dans ce cas, c’est tout à fait normal d’instaurer des zones d’exclusion. Mais il est tout aussi légitime que les collectivités se rapprochent de ce type de service cartographique au nom d’une mise en valeur du patrimoine, du tourisme et de la vie économique au niveau local. Encore une fois, c’est une question d’équilibre à trouver.

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur