J. Cowie (Renesys) : « Internet s’adapte mieux face aux risques de coupures de câbles sous-marins »

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Interview du directeur technique de Renesys (veille et analyse des données de routage) Internet sait résister à la plupart des événements qui pourraient l’endommager.

Les câbles télécoms sous-marins seront-ils bientôt saturés ?

Un rapport publié par un groupe d’experts, mandaté par l’IEEE (étude Rogguci), met en lumière la nécessité d’étoffer rapidement les réseaux de câbles télécoms sous-marins qui relient les continents.

L’objectif est d’éviter les engorgements et les dommages majeurs pour l’économie mondiale en cas d’incident technique ou d’acte malveillant.

En guise de réaction, ITespresso.fr a interviewé James Cowie, directeur technique (CTO) de Renesys, du nom d’une société britannique spécialisée dans la veille et l’analyse des données de routage sur Internet. (Interview réalisée le 22 avril 2010 et traduite en français)

ITespresso.fr : Le scénario catastrophe sous-entendu par l’étude Rogucci est-il réaliste ?
James Cowie : Les préoccupations soulevées par l’étude Rogucci sont importantes. Par expérience, nous savons qu’un câble sous-marin endommagé provoque des perturbations majeures et cause un important préjudice pour l’économie. Le scénario de l’étude – le pire des cas – est un incident au niveau mondial ou régional de l’infrastructure de câble sous-marin, sans possibilité d’emprunter des chemins alternatifs ce qui peut engendrer la coupure du flux de données et paralyser par exemple les marchés financiers.

ITespresso.fr : Donc la probabilité qu’un tel scénario catastrophe arrive un jour est élevée ?
James Cowie : Cela devient de moins en moins probable chaque année avec le déploiement de câbles supplémentaires sur de nouveaux chemins et qui sont gérés par des entreprises différentes. Cette année, nous avons vu de nouvelles capacités ajoutées aux endroits qui ont été les plus vulnérables dans le passé, comme l’Afrique et le Moyen-Orient. Il y a aussi des chemins de câbles terrestres entre l’Europe et l’Asie qui offrent des voies alternatives [voir également BSO demande à Telstra de l’aider à atteindre l’Asie, ndlr] lorsque les liaisons sous-marines sont hors service.
Et, dans les prochaines décennies, des capacités supplémentaires seront disponibles grâce à la fibre posée à côté de pipelines est-ouest (conduite destinée à l’acheminement de pétrole) et de nouveaux gazoducs reliant l’Asie à l’Europe. Tout cela signifie que la probabilité que survienne un événement véritablement cataclysmique n’est pas nulle mais les chances s’amenuisent au fil des ans et donc par extension, l’impact du pire scénario imaginé se réduit également.

(lire la fin de l’interview page 2)

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