Jargon IT : l’année 2014 de l’arrière-guichet aux mégadonnées

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« Données ouvertes » pour « open data », « production collaborative » pour « crowdsourcing »… Comment le jargon des nouvelles technologies a-t-il évolué en 2014 ?

La production participative pour le « crowdsourcing », les mégadonnées pour le « big data », l’arrière-guichet pour le « back office » : de nombreux anglicismes institués par l’usage dans le jargon high-tech ont depuis cette année leurs équivalents recommandés en langue française.

Ces transpositions sont l’œuvre de la Commission générale de terminologie et de néologie, placée sous l’autorité du Premier ministre et qui collabore – entre autres – avec l’Académie française, le CNRS ou encore l’Association française de normalisation (AFNOR). Le tout en application d’un décret du 3 juillet 1996 relatif à la mise en place d’un dispositif d’enrichissement de notre langue, notamment dans les domaines économique, juridique, scientifique et technique.

Les termes recommandés sont publiés au Journal officiel de la République et compilés dans des fascicules thématiques. Leur emploi s’impose à l’administration, à l’instar de la « nouvelle orthographe » issue de la réforme de 1990. En cas d’hésitation, il est conseillé de consulter le portail France Terme du ministère de la Culture.

Les pouvoirs publics accordent une importance particulière à l’incorporation et à la transposition des néologismes dans le domaine des nouvelles technologies. Mais le vocabulaire évolue dans d’autres secteurs comme l’économie et la gestion d’entreprise. Le 5 juin 2014, le « self check-out » devenait officiellement la « caisse en libre service », permettant à un client d’enregistrer ses achats et d’en effectuer le paiement lui-même.

Le Journal officiel du 23 mars 2014 instaurait, dans le domaine de la communication, la locution adverbiale invariable « tout en ligne », censée remplacer le terme « pure player » pour désigner un éditeur qui exerce son activité exclusivement dans l’internet (ou pour parler de l’activité elle-même).

A noter également, dans l’électronique, l’apparition – le 6 juin 2014 – de la « classe de propreté », définissant le niveau d’empoussiérage dans une salle blanche, soit le nombre volumique maximal de particules de divers diamètres, supérieurs ou égaux à des valeurs spécifiées. Mais c’est bien dans l’informatique que le jargon a le plus sensiblement évolué. Illustration le 16 septembre dernier avec l’arrivée de « l’aide au dépannage », équivalent du « troubleshooting » (protocole d’assistance proposé à l’utilisateur d’un logiciel ou d’un matériel pour lui permettre de résoudre une difficulté d’emploi).

Une imagette dans l’arrière-guichet

Il est plus difficile d’imposer les transpositions en langue française lorsque les termes d’origine étrangère sont implantés dans l’usage. Outre le « front office » et le « back office », que l’on doit respectivement appeler « guichet » et « arrière-guichet », le terme « environnement de développement » est à privilégier au « framework ». « Imagette » doit pour sa part être préféré à « thumbnail ».

Depuis cet été, le « crowdsourcing » (mode de réalisation d’un projet ou d’un produit faisant appel aux contributions d’un grand nombre de personnes, généralement des internautes) a deux équivalents : « production participative » et « production collaborative ». Quant au « big data » (données structurées ou non dont le très grand volume requiert des outils d’analyse adaptés), il est décrit comme « mégadonnées » sur France Terme.

Au printemps, l’équivalent « données ouvertes » avait été appliqué au terme « open data », désignant des informations qu’un organisme met à la disposition de tous sous la forme de fichiers numériques afin de permettre leur réutilisation. Enfin, ceux qui ont l’habitude de dire « microblogging » et « web conferencing » préféreront dire « microblogage » et « cyberconférence ».

Certains termes ont mis du temps à entrer au Journal officiel : le 16 septembre, le « blogue » se substituait enfin au « bloc-notes », équivalent du « blog » depuis mai 2005. A la même date, l’encre électronique et le papier électronique rejoignaient la liste… aux côtés de mots plus méconnus comme le « fureteur » (en anglais : « lurker »), qui, dans un espace d’échanges sur Internet, suit les discussions ou consulte les articles sans apporter de contribution.

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