Jean Yves Charlier – SFR : « Pas besoin de nous adosser à d’autres acteurs »

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DigiWorld Summit : Le Président et CEO de SFR évoque un split des activités médias – telecoms du groupe Vivendi « dès 2014 ».

Un rapprochement de SFR avec un autre opérateur n’est pas d’actualité en l’état actuel, dixit Jean-Yves Charlier.

Lors de la session DigiWorld de Montpellier, le Président et CEO de SFR a tenu à apporter des éclaircissements sur ce point.

Tout en présentant un état du marché des télécoms en France et précisant la stratégie de l’opérateur filiale du groupe Vivendi.

« Si consolidation il doit y avoir [dans le secteur des télécoms, ndlr], elle doit être d’abord être nationale », explique Jean-Yves Charlier.

Quatre opérateurs, est-ce trop ? « La question peut se poser dans l’Hexagone ».

Mais SFR n’a pas « besoin de s’adosser à d’autres acteurs en France », tranche Jean-Yves Charlier. Il l’avait déjà dit en septembre.

Donc, un rapprochement avec Numericable – une rumeur tenace et qui continue de flotter avec l’introduction en Bourse du câblo-opérateur – n’est pas envisagé.

Le groupe SFR a atteint « une taille critique », estime son président.

En tout cas suffisante pour disposer d’une certaine marge de manœuvre.

Le patron de SFR précise que les activités de l’opérateur s’inscrivent dans un « repositionnement » et dans un « pari fort sur l’avenir ».

Il compte disposer de « toute liberté stratégique pour mener à bien son plan ».

La direction du groupe Vivendi, maison-mère de SFR, étudie actuellement un split des activités : médias d’un côté et SFR de l’autre. Et ce, « dès 2014 ».

« Notre secteur a été agité par la fin de la croissance du secteur mobile et par l’arrivée du low cost avec des conditions particulières en France », a considéré Jean-Yves Charlier en guise d’introduction de son intervention devant les professionnels des télécoms et du numérique.

Le choc de l’émergence de Free Mobile sur le marché a rebattu les cartes sur le marché et, globalement, la convalescence se poursuit au regard de l’agressivité commerciale du nouvel entrant.

« Comment retrouver le chemin de la croissance ? Les prix baissent mais les usages augmentent (…) Ce phénomène de déflation en France et en Europe est anormal (…)Cela concerne toute la filière télécoms. »

Au point de pénaliser les efforts d’investissements consentis sur le très haut débit (fixe avec la fibre optique et mobile avec la 4G) ?

SFR consacre un montant de 1,6 milliard d’euros par an pour le déploiement de ses nouveaux réseaux. Tout en fournissant un effort sur les structures de coûts (« 900 millions d’euros d’économie réalisées depuis 2011 »).

Il faut également attirer l’attention des clients finaux en proposant des services connexes pour profiter de ses réseaux THD.

Au dernier pointage, SFR revendique 600 000 clients convertis à la 4G (face à 500 000 pour Bouygues Telecom et 500 000 pour Orange)…Plutôt encourageant.

L’an dernier, SFR avait couvert en avant-première le session DigiWorld de Montpellier en 4G.

Avec le véritable démarrage commercial des offres très haut débit mobile à la rentrée, la couverture 4G  atteint désormais 415 villes françaises.

Mais, selon Jean-Yves Charlier, « avant d’évoquer la 4G en campagne », la vraie question serait plutôt :  « Quand va arriver la 3G de qualité dans les zones rurales ? »

Sur le front commercial, des offres mobiles renforcées par des éditeurs tiers comme Napster (musique), Coyote (aide à la conduite) ou Canalplay (VOD) ont été présentées à la rentrée.

Dernier coup marketing : le lancement d’un décodeur TV avec Google Play afin de surfer sur l’écosystème de services Android (option de trois euros par mois) et de « rendre l’accès à YouTube plus fluide », évoque Jean-Yves Charlier.

Les offres fibre se développent également : SFR pousse désormais le débit à un Gbit/s comme Free.

Des jonctions sont effectuées avec les collectivités locales pour favoriser le déploiement comme c’est le cas à Lille Métropole.

Et des accords avec les opérateurs se multiplient pour accélérer la cadence : c’est le cas avec l’alliance SFR – Orange remontant à janvier 2010 dans les zones moyennement denses.

En avril dernier, Orange et SFR expliquaient comment ils comptaient couvrir toute la région Ile-de-France en fibre d’ici 2020.

L’opérateur pousse également d’autres thématiques comme la domotique connecté (« Home ») et le cloud pour son propre compte (SFR propose désormais des espaces de stockage dans le cloud pour ses clients Formules Carrées entre 10 et 100 Go) ou à travers Numergy (« cloud souverain »).

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