Jeux en ligne : l’ARJEL ne laisse rien au hasard

Régulations
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Malgré un intérêt croissant pour les paris sportifs, la crise économique a fortement impacté le marché français des jeux en ligne, comme en témoigne le dernier bilan de l’ARJEL.

Dans un contexte économique difficile, le secteur des jeux en ligne a globalement manqué de dynamisme en 2013 : la forte augmentation des mises en paris sportifs n’a pas compensé le ralentissement d’activité enregistré sur le poker et les paris hippiques.

Telles sont les principales conclusions établies dans le dernier bilan de l’ARJEL (document PDF, 15 pages). Tout au long de l’année, l’Autorité de régulation des jeux en ligne a observé des tendances assez spécifiques et de fortes variations d’un trimestre à l’autre. Hors TVA, les opérateurs avaient généré 327 millions d’euros de recettes fiscales en 2012. Ils n’en ont engrangé que 325 millions en 2013 (79 millions pour les paris sportifs, 160 millions pour les courses hippiques et 86 millions pour le poker).

Un différentiel qui s’explique par la chute du montant total des mises (-10%, à 8,474 milliards d’euros), entraînant une légère baisse du produit brut – différence entre mises et gains -, à 686 millions d’euros (-2%). Le quatrième trimestre s’est révélé particulièrement complexe à gérer pour les 18 opérateurs qui bénéficient de 30 agréments : 13 pour les jeux de cercle en ligne, 9 pour les paris sportifs et 8 pour les courses hippiques.

Si le poker concentre toujours la plupart des mises des jeux en ligne, la hausse des droits d’entrée dans les tournois (+5%, à 1,46 million d’euros) ne compense par la forte diminution des mises en cash-game : 5,055 milliards d’euros, soit -18% pour ce mode de jeu dans lequel le participant peut quitter la table dès qu’il le souhaite. En y ajoutant la diminution du nombre moyen de comptes actifs par semaine (-9%), le chiffre d’affaires global du segment accuse un recul de 13%, à 258 millions d’euros.

A contrario, tous les indicateurs sont au vert pour les paris sportifs. 128 000 joueurs ont réalisé un total de 140 millions de paris en 2013 (+19%). Et le montant total de leurs mises a augmenté de 20% d’une année sur l’autre (848 millions d’euros). Avec la relative stabilité du taux de retour, le produit brut dégagé par les opérateurs est en augmentation de 19%. Le football représente plus de la moitié des sommes pariées, avec une croissance remarquée au 4e trimestre : +39%, notamment grâce à la Ligue des Champions.

Sur cette même période, le basket-ball a concentré 36% de mises supplémentaires. La victoire de l’équipe de France lors du Championnat d’Europe et le parcours de Nanterre en Euroligue n’y sont sans doute pas étrangers. A noter enfin la montée en puissance du hockey sur glace, qui a retrouvé son public de parieurs après la grève menée en 2012 par les joueurs professionnels de NHL (ligue américaine).

L’année 2014, qui compte des événements comme les Jeux olympiques d’hiver à Sotchi et la Coupe du monde de football au Brésil, laisse à penser que les paris sportifs vont dépasser les courses hippiques, qui connaissent leur première baisse depuis l’ouverture du marché. Malgré les bonnes performances relevées au 1er trimestre, le total des sommes misées atteint 1,111 milliards de dollars (-1% sur un an)… avec un léger recul de fréquentation des sites (-1% de joueurs actifs).

L’ARJEL constate aussi un « effet de crise économique » : le montant des mises fléchit à chaque fin de mois. Pour autant, avec un taux de retour aux joueurs raboté de 0,4 point, les opérateurs dégagent 100,4% de leur produit brut 2012 (264 millions d’euros). Cette évolution s’inscrit dans la même dynamique que celle constatée dans les réseaux physiques : +14,8% pour les paris sportifs de la Française des Jeux, -5,3% pour les paris hippiques du PMU et -4,25% pour les casinotiers terrestres.

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Crédit photo : fotoscool – Shutterstock.com

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