Jobs inquiet du moral de ses troupes

Mobilité

Lors d’une téléconférence interne, Steve Jobs n’aurait annoncé aucun licenciement mais des réductions de projets. Il a également fustigé la réaction des investisseurs après l’annonce de bénéfices moins importants que prévu la semaine dernière. Apple n’a pas de dette et sa trésorerie se porte bien.

La chute vertigineuse du cours de l’action Apple la semaine dernière (voir édition du 2 octobre 2000) n’est pas sans conséquence sur les employés du groupe : une bonne partie d’entre eux, comme la direction d’Apple, dispose d’actions ou d’options qui représentent un bonus non négligeable. Certains employés pourraient être tentés de quitter la société, à cause du manque à gagner. Vendredi matin, Steve Jobs s’est adressé à ses équipes pour leur remonter le moral. Il a annoncé qu’aucun licenciement n’aurait lieu, mais que le recrutement était suspendu pour le moment sauf en ce qui concerne le remplacement des employés qui quitteraient la société. Quelques postes clés seront toutefois pourvus. Si Jobs n’a pas indiqué lesquels, le personnel pense qu’il s’agirait de postes d’ingénieurs matériel. De plus, il a mis l’accent sur la nécessité de réaliser un travail de qualité, plutôt que de travailler plus.

L’iCEO a renouvelé l’explication qu’il avait donnée de la baisse des bénéfices réalisés : le G4 Cube est pointé du doigt (voir édition du 29 septembre 2000), ainsi que le ralentissement des ventes sur le marché de l’éducation. Mais un problème interne s’est fait jour également : la firme n’a pas été capable de fournir ses produits à temps sur le marché (voir notre édition du 24 août 2000). Apple se doit d’ajuster ses opérations de logistique globale pour régler ce problème.

Le cours de l’action Apple est bien sûr un sujet d’inquiétude pour les détenteurs de stock-options et Steve Jobs a indiqué à ses collaborateurs que s’il n’était pas possible légalement de redonner un prix à ces options, Apple était en train d’envisager un plan de rachat d’actions. Mais ce cours a également irrité le PDG de la firme de la Pomme, qui a indiqué que le travail des collaborateurs ne reflétait en rien cette baisse. La réaction des investisseurs est irrationnelle : Apple ne peut pas passer d’une valorisation de 9 milliards de dollars à 4 milliards du jour au lendemain, alors que la société n’a aucune dette et que son coffre-fort est plein.

En conclusion, et alors que la guerre du recrutement fait rage dans la Silicon Valley, Steve Jobs a tenté de rassurer les employés d’Apple : « Je suis toujours fier de faire partie de cette entreprise », a-t-il ajouté. La descente infernale de la valeur d’Apple pourrait l’affaiblir, si elle devait durer et pousser les meilleurs ingénieurs à fuir une compagnie qui ne leur offre plus les mêmes perspectives de revenus que celles qu’ils connaissaient, il y a une semaine. Dure nouvelle économie !