Jospin demande l’illimité pour l’été

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A l’occasion du discours inaugural de la Fête de l’Internet, le Premier ministre à insisté sur l’importance d’un accès au réseau mondial pour tous et a appelé à la mise en oeuvre de l’Internet forfaitaire illimité (IFI) avant l’été. Une déclaration qui va (presque) dans le sens des professionnels, dont AOL, qui réclament l’IFI pour le printemps.

Il faut croire que la pétition pour l’Internet illimité forfaitaire (voir édition du 28 février 2001), lancée à grands renforts de pleines pages dans les quotidiens nationaux, a porté ses fruits. Hier soir, dans un discours inaugural de la 4ème Fête de l’Internet, Lionel Jospin a souhaité qu’un accès Internet forfaitaire illimité (IFI) soit proposé aux internautes « avant la fin de l’été ». « Ce type d’accès est un facteur de démocratisation, a déclaré le Premier ministre, « puisqu’il réduit l’incertitude financière qui freine l’usage de l’Internet par beaucoup de nos concitoyens. Sa mise en oeuvre suppose la mobilisation de moyens techniques importants de la part de France Télécom, qui doit adapter son réseau à la multiplication des communications de très longue durée. C’est d’ailleurs le sens de l’appel qui a été lancé hier par un groupe de professionnels de l’Internet. Je me félicite d’ores et déjà qu’une première offre d’interconnexion forfaitaire illimitée ait été récemment communiquée à l’ART. Je souhaite que sa mise au point rapide permette aux différents acteurs et fournisseurs de services de proposer aux internautes, avant la fin de l’été, un accès entièrement forfaitaire en tout point du territoire. »La balle est dans le camp de l’ART

Un discours qui répond donc favorablement au mouvement pour l’Internet forfaitaire illimité, entraîné notamment par AOL dont le PDG, Stéphane Treppoz, réclame depuis plusieurs mois la mise en place d’un tel forfait pour le mois de mars. Si sa demande ne pourra pas être exaucée, elle a visiblement été entendue. Du côté de France Télécom, « on ne commente pas les discours d’un ministre » et on préfère s’en remettre aux décisions de l’ART. L’opérateur se borne à répéter que la mise à niveau du réseau pour supporter un tel forfait nécessite environ six mois de travail et annonce sa mise en place pour « la fin de l’été ». Qu’en sera-t-il ? Le dossier est ? enfin ? entre les mains de l’ART qui examine la proposition de FT. L’Autorité doit donc se prononcer « bientôt », nous dit-on, sur le sujet. Pour peu que FT ralentisse l’application de la décision par des recours gracieux (comme la société l’a déjà fait pour le dégroupage, autre dossier brûlant), la mise à jour du réseau ne pourrait commencer qu’au printemps. S’il faut au minimum 3 mois pour l’achever, on tombera en plein été.

Le Premier ministre est en revanche resté plutôt flou sur l’accès au haut débit. S’il se prononce pour son accélération et « l’amélioration des conditions tarifaires », il reconnaît qu’il « faut aller plus loin ». Sans préciser où ni comment, mais en rappelant que « depuis trois ans, les tarifs d’accès ont beaucoup baissé et la France se situe aujourd’hui parmi les pays d’Europe où ce coût est le moins élevé ».

Le Premier ministre veut sécuriser le Net

Par ailleurs, Lionel Jospin a souligné l’importance de la sécurisation du réseau mondial, notamment dans le cadre des échanges commerciaux et administratifs. Il a annoncé que « la publication, avant la fin du mois, du décret relatif à la signature électronique fournira le cadre nécessaire à l’essor de solutions attendues pour garantir la confiance dans les transactions électroniques ». Autrement dit, la mise en application de la signature électronique… un an après le vote du projet de loi (du 13 mars 2000). Enfin, le chef du gouvernement a rappelé les actions de ses ministères pour « renforcer la confiance sur le réseau » en rappelant la mise en place de l’Office central de lutte contre la cybercriminalité et d’une cellule de surveillance du commerce électronique rattachée, en décembre 2000, à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

Pour en savoir plus :Le discours du Premier ministre