« JR » (compte Twitter @gallimard) : « Les marques à côté de la plaque en matière d’innovation et de réseaux sociaux »

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Echange de mails avec « JR » par qui l’affaire du compte Twitter @gallimard vendu sur eBay est arrivée. Il assure ne pas avoir le profil de cyber-squatteur. Plutôt celui d’un « chargé de veille et innovation ».

ITespresso.fr :Vos motivations ne sont peut-être pas vénales. Un côté Robin des Bois via Twitter ? Pourriez-vous préciser vos motivations ou votre profil ?
« JR » : Mais je ne suis pas ce type de personnage, je ne suis pas un Robin des Bois, ni un Saint… j’ai juste eu l’opportunité une fois dans ma vie de faire quelque chose de bien, qui aidera une marque française appréciée (mais qui a une réputation digitale à faire…). Soyons clair, je ne suis pas « fan de tous les auteurs publiés chez Gallimard ». Mais il est arrivé un évènement dans ma vie qui m’a fait apprécier cette entreprise. Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais sachez que j’ai été écœuré par la littérature pendant de nombreuses années. Comme beaucoup de jeunes à l’époque, je me suis tourner vers la bande dessinée (européenne, asiatique ou américaine) et je me suis retrouvé un beau jour au Salon du Livre à accompagner des amis. Sur le stand Gallimard (à l’époque), c’était l’effervescence avec Harry Potter (cela vous fera peut-être sourire) qui venait de sortir son 4ème ou 5ème tome…Mes amis m’ont forcé à discuter avec des gens de chez Gallimard. Après un grand débat autour de la lecture, une personne du stand m’a offert le livre en me certifiant que j’aimerais… J’ai aimé, et depuis ce jour, je lis un bouquin par semaine.

ITespresso.fr : Quel regard portez-vous sur Twitter ? Est-ce aussi important qu’un nom de domaine à votre avis ?
« JR » : Dans la vraie vie, je suis chargé de veille et innovation. Twitter est un outil de travail autant que de divertissement (j’ai un compte pro et perso). C’est un réseau atypique pour les gens qui produisent (journalistes, blogueurs, etc.) mais sans guère d’intérêt pour des personnes lambdas. Je vois tout ce qui se passe sur le Web, je travaille tous les jours pour des enseignes et des marques qui sont complètement à côté de la plaque quand on leur parle d’innovation et de réseaux sociaux. Quand j’ai vu l’émergence de Twitter aux États-Unis (principalement à cause des élection avec Obama et des marques comme Dell qui, à l’époque, révolutionnaient les SAV) et que de nombreuses marques commençaient déjà à se faire squatter, je me suis demandé si Gallimard était présent sur le site de micro-blogging…Bien évidemment non. Comme la plupart des marques à l’époque (à part les entreprise bien encrées dans le multimédia). J’ai alors pris la décision de prendre le nom Gallimard pour éviter le squattage…La suite vous la connaissez, j’ai tenté de les contacter sans réponse, j’ai alimenté le compte en reprenant les actus éparpillées des différents sites du groupe, je n’ai plus eu de temps…En France, Twitter n’est pas arrivé à une utilisation de masse comme Facebook (et ne le sera probablement jamais). C’est un canal annexe qui à l’avantage d’être en temps réel. Pour une entreprise comme Gallimard, ce serait un outil relativement puissant pour communiquer non seulement avec leurs lecteurs mais aussi leurs partenaires. Pour preuve : la quantité de libraires qui m’a contacté avec cette histoire.


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