Julien Coulon (Cedexis) : « CDN : Akamai a racheté Cotendo pour éliminer un concurrent »

ITespresso.fr: Pourquoi les opérateurs télécoms veulent prendre en main le volet CDN et de le gérer en interne ? Est-ce la fin des spécialistes comme Akamai ?
Julien Coulon : Les opérateurs d’accès fixe/mobiles veulent répondre à plusieurs exigences à commencer par celles exprimées par leurs clients « accès » désireux de profiter d’une qualité optimale de navigation et de chargement des contenus sur tous les terminaux connectés (ordinateur, smartphone, TV connectée…).

C’est justement ce que veulent mesurer et maîtriser les éditeurs de contenus qui sont de plus en plus soucieux de la disponibilité et de la performance de leur site / application dans l’objectif d’augmenter leurs revenus en ligne.

Les opérateurs d’accès maîtrisent quant à eux leur réseau et sont donc bien placés pour répondre aux besoins des éditeurs en mettant en place des « CDN régionaux », relativement faciles à commercialiser par leurs équipes. Pour autant, ce n’est pas la fin des CDN globaux. Même si cela prouve qu’un acteur comme Akamai anticipe une concurrence importante des CDN régionaux et des fournisseurs cloud.

Le marché laisse entendre qu’Akamai a racheté Cotendo pour éliminer un concurrent tout comme il l’avait fait auparavant pour Speedera et Netli.

Ce rachat conforte notre vision et notre position d’aiguilleur du Net car un éditeur de contenus ne peut pas mettre tous ces œufs dans le même panier et doit diversifier ces modes de diffusion en associant son hébergeur d’origine, les CDN régionaux, les clouds et les CDN globaux.

Nous considérons que cette approche dite de « multi-sourcing » est la seule garantie d’une saine concurrence, d’une amélioration des performances, de la disponibilité en cas d’incident et d’un meilleur contrôle de la qualité de service proposée aux utilisateurs finaux.

Nos mesures de performance générées par les internautes lorsqu’ils naviguent sur les sites de nos clients montrent clairement qu’aucun prestataire ne peut être bon partout, tout le temps et pour tous les internautes. Ce sont d’ailleurs ces données qui garantissent un aiguillage très fin et assurent un gain drastique de performance pour l’éditeur de contenu.

ITespresso.fr: Comment évolue les activités de Cedexis ? Quelles priorités pour 2012 ?
Julien Coulon : Le multi-sourcing (usage de plusieurs prestataires pour atteindre une disponibilité et une performance maximales) est une tendance lourde et nous pensons que cela va encore s’accentuer en 2012.

Dans le même temps, l’une de nos priorités est de nous développer sur de nouveaux marchés grâce à la levée de fonds effectuée cet été. Cedexis enregistre une forte croissance avec 200 clients à ce jour et dispose depuis quelques semaines d’un bureau à Londres.

Les opportunités affluent d’Europe, des Etats-Unis jusqu’en Asie. Ce qui démontre la pertinence de notre système expert de mesure communautaire des performances et d’aiguillage temps-réel. C’est la première fois qu’un acteur lève le voile sur la véritable qualité de service des hébergeurs/ISP, CDN et cloud et ceci en temps réel.

Les partenariats conclus cette année avec des hébergeurs comme Ecritel et ceux à venir sont un signe que les prestataires ont tout à gagner en travaillant avec nous.

La R&D et le support technique sont également des chantiers permanents. Nous revendiquons notre statut de société technologique créée par et pour des techniciens.

Notre fierté est d’avoir su générer à plusieurs reprises des discussions positives entre les équipes techniques et marketing de nos clients qui poursuivent l’objectif commun d’améliorer les performances afin d’augmenter le nombre de pages vues, les revenus qui en découlent et faciliter le référencement dans les moteurs de recherche.

En 2012, Cedexis s’engagera contractuellement sur les gains de performance et gardera toujours comme objectif de faire économiser des milliards d’heures de temps perdu aux internautes du monde entier.