Jura et TIC : « Le WiMax n’est pas une simple rustine »

Mobilité

Sur fond de déploiement d’un réseau haut débit local, Vnunet.fr a interviewé Jean-Claude Servillat, vice-président du CG du Jura en charge des TIC.

En marge d’une table ronde organisée à Jouhe, un village situé dans le Jura, au cours de laquelle le déploiement du WiMax a été au centre d’une polémique, Vnunet.fr a rencontré Jean-Claude Servillat, vice-président du conseil général du Jura en charge des technologies de l’information et des communications (TIC). Ce département est en train de monter un réseau haut débit à partir d’une délégation de service public. Il a confié la réalisation de ce projet à Connectic39, associant Eiffage et Altitude Infrastructure. (Interview réalisée le 28 octobre 2008).

Vnunet.fr: La finalisation du réseau haut débit devrait intervenir en février 2009. Quel est l’avenir pour le réseau d’initiative publique du Jura ?
Jean-Claude Servillat: Notre décision de principe a été prise il y a deux ans et, depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Aujourd’hui, la loi concrétise ce que toutes les collectivités favorisant les technologies de l’information et des communications (TIC) attendaient : l’ouverture réelle du réseau historique, l’obligation de transparence des réseaux, l’accessibilité de la sous-boucle de cuivre. Nous avons construit les fondations de notre réseau en fibre optique: l’avenir de son déploiement sera en fibre avec une propriété publique du réseau. La boucle hertzienne, mise en oeuvre grâce au WiMax, est la fondation de notre réseau « nomade ». Soyons clairs, la techno WiMax permet d’aller rapidement effacer les « zones blanches » qui sont nos bêtes noires mais ce n’est pas une simple « rustine », comme j’ai pu l’entendre ou le lire quelquefois. Nous avons tous besoin que nos opérateurs puissent assurer leur service sur nos postes fixes et sur nos terminaux mobiles en cas de déplacement. Si le Jura touristique n’offre pas à ses visiteurs l’accès aux services Internet, alors il n’est plus performant.

Vnunet.fr: Comme nous l’avons vérifié à Jouhe lors d’une table ronde, la population locale demande du haut débit triple play à 30 euros par mois. N’avez-vous pas peur de la décevoir avec le WiMax ?
Jean-Claude Servillat: Je ne crains pas les exigences des utilisateurs particuliers ou professionnels. Je souhaite que l’on sorte de la suspicion qui a été créée parce que ‘trop de promesses’ ont été faites depuis trop longtemps. Notre réponse, c’est du service public et c’est un engagement politique pour 20 ans. Je souhaite que les peurs ancestrales que les nouvelles technologies ont toujours suscitées ne troublent pas le jugement de nos concitoyens: la dématérialisation des données ne conduit pas à la déshumanisation de la société, les ondes électro-magnétiques qui nous baignent propagent de la communication utile à ceux qui savent l’utiliser dans de bonnes conditions.

Vnunet.fr: Pensez-vous qu’il soit possible de couvrir l’intégralité d’un territoire avec une seule technologie à terme (la fibre optique en l’occurence) ?
Jean-Claude Servillat : Non. En revanche, la couverture à 100 % d’un territoire avec plusieurs technologies dont le satellite, c’est possible. Notre contrat de concession prévoit le recours à toutes les solutions technologiques du marché. La vraie question est : comment assurer une certaine égalité des citoyens devant les coûts d’accès au service. Dans une fourchette de 100 à 500 euros, il y a une grosse marge. Sur ce point, nous travaillons à trouver des solutions pour le début de l’année 2009.

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