Klassroom : le réseau social parents-profs lève 500 000 euros

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Un bouquet de business angels investit dans Klassroom, qui a développé une application web et mobile présentée comme un « carnet de liaison digital ».

« Carnet de liaison digital » ou « réseau social dédié aux classes » ?

En bientôt deux ans d’existence, Klassroom aura utilisé l’une et l’autre expression pour décrire son application web et mobile destinée à simplifier la communication entre professeurs des écoles et parents d’élèves.

La start-up parisienne avait réuni, à l’été 2016, un peu plus de 300 000 euros sur la plate-forme de financement participatif SmartAngels, avec le soutien d’une quinzaine d’investisseurs parmi lesquels un fonds associant Allianz et Idinvest.

Elle revendiquait alors une présence dans quelques dizaines d’établissements et faisait valoir la signature d’une convention d’expérimentation avec le ministère de l’Éducation nationale pour la rentrée à venir.

De 300 classes fin 2016, le compteur est passé à 3 500 fin 2017.

Assez pour retenir l’attention de Xavier Niel, qui a mis un ticket dans Klassroom, accompagnant un tour de table de 500 000 euros également souscrit, entre autres, par la famille Afflelou, le P-DG d’Yves Rocher et le fondateur de la plate-forme de recrutement d’ingénieurs Talent.io.

Le patron d’Iliad-Free avait déjà eu l’occasion de rencontrer l’équipe de la jeune pousse (cf. photo d’illustration de l’article, issue du compte Twitter @KlassroomFR) à la Station F, où elle avait posé ses valises en juillet 2017, pour participer au Founders Program.

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Le CTO Damien Rottemberg (tout à droite sur la photo et basé à New York) était présent à ce « pitch improvisé », tout comme le président Frank-David Cohen (à sa droite), par ailleurs à l’origine de Faisonsaffaire.com (mise en relation des entrepreneurs et des investisseurs qui avait fermé ses portes en 2010) et d’AboutMyStar (gestion de l’e-réputation des célébrités).

Le défi du modèle économique

Le duo avait initialement opté pour un service totalement gratuit permettant à la fois aux professeurs d’informer simultanément tous les parents d’élèves d’une même classe, et à ces parents d’interagir entre eux tout en informant les professeurs de tout événement concernant leurs enfants.

Les conditions générales d’utilisation de Klassroom, dont la dernière version est datée du 1er août 2017, témoigne du modèle économique institué par la suite.

Frank-David Cohen était revenu sur cette évolution dans un entretien avec BFM Business. Il avait évoqué le défi que posait cette monétisation face au « principe sacré » selon lequel l’éducation doit être accessible à tous.

À cette même occasion, l’intéressé était revenu sur la concurrence des ENT (espaces numériques de travail dans les collèges et les lycées)… et sur l’offre destinée aux communes, chargées des budgets pour le primaire.

Ces dernières peuvent, au même titre que les établissements, voire les enseignants, choisir de supporter le coût de l’offre payante, avec, dans ce cas, des tarifs préférentiels fonction du nombre et de la taille des classes.

Les parents peuvent aussi souscrire eux-mêmes (pour 1,99 euro TTC par mois et par élève) cette formule premium qui, par rapport au socle gratuit, leur permet d’accéder à l’app mobile Klassroom et à quelques options comme la sauvegarde des photos et vidéos de la classe.

Le professeur reste néanmoins maître, au sens où il détermine qui peut publier dans le fil d’actualités de la classe et autorise ou non les commentaires des parents, au même titre que les messages privés entre eux.

La levée de fonds doit notamment accompagner un développement commercial dans des pays de l’hémisphère Sud comme l’Australie, où la rentrée a lieu en février-mars. Il est question de recruter, dans cette optique, des profils de locuteurs natifs en anglais et en espagnol.


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