La Business Intelligence échappe au marasme

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La Business Intelligence a échappé au ralentissement économique qui a vu nombre de projets reportés. Selon le cabinet Pierre Audoin Conseil, qui publie une étude sur ce sujet, la raison tient au fait que la BI permet un retour sur investissement visible, à la différence d’autres projets. Par ailleurs, la BI fait aujourd’hui partie intégrante du système d’information et est présente dans beaucoup d’applications de l’entreprise.

Le marché de la Business Intelligence en France poursuit sa croissance. Après une excellente année 2001 avec un taux de croissance de l’ordre de 25,6 %, le marché de la BI, estime le cabinet d’étude Pierre Audoin Conseil, devrait croître régulièrement sur les prochaines années. Ainsi, la croissance annuelle moyenne prévue par PAC pour 2001 à 2005 est respectivement de 17,2 % pour les produits et de 22,8 % pour les services.

On peut s’étonner de ce bon résultat alors que les chiffres liés au domaine de la gestion de la relation client – secteur en étroite relation avec la BI – est en baisse. Le ralentissement économique a en effet forcé les entreprises à revoir à la baisse leurs investissements dans le secteur de l’informatique et notamment dans le domaine de la gestion de la relation client (voir édition du 14 mars 2002). Un choix d’autant plus imposé que le retour sur investissement n’a pas toujours été très visible. « La Business Intelligence a échappé à ce phénomène car elle n’est en fait rattachée qu’à une partie du CRM. Le ralentissement a essentiellement touché la partie opérationnelle (ce qui concerne les solutions d’automatisation ndlr) et non les projets analytiques. C’est à ce segment qu’est rattaché la BI », explique Renaud Smagghe, consultant chez PAC. Par ailleurs, les projets impliquant la Business Intelligence permettent d’améliorer le retour sur investissement. Les gains sont donc mesurables. Ils permettent en effet de façon visible d’accroître les gains de productivité ou du chiffre d’affaires, à la différence du CRM opérationnel pour lesquels les gains sont plus difficiles à quantifier. Enfin, la Business Intelligence touche un large spectre de domaines. Selon PAC, le marché de la BI va être porté sur la période 2002/2005 par plusieurs demandes, notamment autour du CRM analytique, du reporting financier et contrôle de gestion, des applications plus spécifiques liées à la direction générale, aux ressources humaines ou à la logistique, ainsi que par les portails décisionnels.

La BI a donc su s’imposer dans l’entreprise. Sa vocation première est de fournir les informations utiles au pilotage de l’activité à l’aide d’outils adaptés. Le marché du décisionnel est ainsi composé de trois types d’outils : les outils de constitution qui permettent d’extraire les données des bases de production, les outils de restitution qui désignent l’ensemble des outils utilisés pour l’analyse multidimensionnelle et relationnelle des données (MOLAP, ROLAP, HOLAP, DOLAP) et enfin les outils d’administration des bases de données qui permettent le stockage et l’administration des données du DataWarehouse. « On peut dès lors trouver de la Business Intelligence dans tous les modules de l’entreprise, où elle est de plus en plus souvent intégrée. Beaucoup de domaines incorporent une partie de BI », estime le cabinet d’étude.

La Business Intelligence déjà très présente

Au niveau des utilisateurs, les grands comptes, estime Renaud Smagghe, ont pour la plupart d’entre eux déjà des applications de type BI. La Business Intelligence représenterait environ 3 % des dépenses informatiques totales d’une entreprise. Les PME, quant à elles, commencent à se doter de telles applications, d’autant plus facilement que les solutions de BI sont intégrées avec des applications de type CRM ou ERP. Ainsi on s’aperçoit que des sociétés comme SAP ou Peoplesoft intègrent des modules de Business Intelligence dans leur produit. L’offre est donc packagée.

Pierre Audoin Conseil, qui vient de sortir une étude sur le marché en France de la Business Intelligence, classe ainsi SAS comme le premier éditeur de Business Intelligence, suivi par Business Objects, Hyperion, Cognos et Oracle. A eux cinq, ces éditeurs occupent 65 % du marché.