La chimie au secours de l’informatique

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Des chercheurs américains détiennent un équivalent moléculaire des transistors de puces électroniques. Un million de fois plus petit, et quelques milliers de fois moins cher à fabriquer, le transistor moléculaire n’attend plus qu’une mémoire pour révolutionner l’informatique.

Peut-être faudra-t-il-s’en rappeler. On ne dira plus que son micro marche au Power PC ou Pentium mais avec du 2′-amino-4-ethynylphenyl-4′- ethynylphenyl-5′-nitro-1-benzenethiol. C’est le nom de la molécule synthétisée aux Etats-Unis par les chercheurs du Centre de science et de technologie nanométrique de l’université de Rice (Texas) et leurs collègues de l’université de Yale. Une molécule que les scientifiques peuvent manipuler à loisir pour bloquer ou laisser passer le courant électrique. Les informaticiens appellent cela une porte logique, autrement dit la brique de base de toute puce d’ordinateur.

Pour un futur ordinateur moléculaire, « 50% du travail a été fait« , avancent les chercheurs, dont les travaux sont publiés cette semaine dans la revue Science. Il reste à mettre au point l’autre élément fondamental des composants, la mémoire. A en croire l’équipe, c’est déjà fait, et leurs travaux seront présentés lors d’un congrès scientifique en décembre prochain.

Le principe du circuit moléculaire offre d’extraordinaires perspectives pour l’informatique. D’abord parce que les transistors moléculaires occupent un million de fois moins d’espace que leur équivalent de silicium. Si les efforts de la recherche portent leurs fruits, les puces moléculaires ouvriront l’ère du pétaflop, autrement dit du million de milliards d’opérations par seconde (1000 000 Gflops). Par comparaison, le dernier supercalculateur livré à Meteo France affiche une puissance de 300 Gflops. (Voir notre édition du 18 novembre ). Mais le meilleur est sans doute ailleurs. Alors que les coûts de fabrication des composants électroniques augmentent dangereusement, les étonnantes propriétés d’autoassemblage des molécules laissent supposer que les futures puces seront d’un prix ridiculement bas.

Pour en savoir plus: Université de Rice