La console Linux tuée dans l’oeuf

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Encore une victime de la crise du secteur high-tech ? La très attendue Indrema, la console de jeu qui avait fait le pari de tourner sous Linux, ne sera pas. Déjà son retard n’augurait rien de bon, mais aujourd’hui il n’y a plus d’espoir. Le manchot pleure.

C’était un rêve un peu fou : celui de mettre au point une console de jeu sous Linux. Côté hardware, la petite baptisée « Indrema » avait de quoi se défendre face à ses consoeurs de chez Sony et Sega (paix à la Dreamcast !), en attendant la Xbox de Microsoft. Bien sûr, rien de tout cela n’existait encore, et on s’inquiétait de ne pas avoir de nouvelles (voir édition du 11 juillet 2000). Pour autant, il y avait de quoi avoir l’eau à la bouche, jugez plutôt : processeur cadencé à 600 MHz, 64 Mo de Ram, disque dur de 8 à 50 Go selon le modèle, port Ethernet à 100 Mbits/s, carte vidéo 3D signée nVidia, slot pour 4 ports USB, etc. Mais le plus beau était sans conteste la disponibilité exclusive de logiciels libres. Et ce n’était pas seulement une console dédiée au jeu, elle devait aussi accéder à Internet, permettre la lecture et l’enregistrement de fichiers MP3, être munie d’un lecteur de DVD… Que du bon.

Mais il faut tirer une croix dessus, la société indique sur son site qu’elle a fermé le 6 avril : « Malgré le grand intérêt suscité par le produit, la triste réalité est qu’après six mois de recherches, nous sommes incapables de lever des fonds pour poursuivre l’opération », livrait John Gildred, président d’Indrema, lors d’une interview accordée à Video Business. « J’ai déjà laissé partir un certain nombre de mes employés et je vais devoir laisser partir le reste cette semaine », confiait-il. Sa société avait été fondée début 2000 et la première Indrema aurait dû être livrée l’été dernier. Son prix de vente prévu était d’environ 300 dollars, soit environ 2 200 francs. Bye bye Indrema, tu vas rejoindre le paradis des consoles. En attendant ta réincarnation ?