La cyber-criminalité en France décryptée par un observatoire « indépendant »

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L’Observatoire National de la Délinquance a publié son rapport annuel sur la criminalité en France, qui inclut pour la première fois un dossier numérique. En 2010, il y a eu 600 cas de piratage recensés, 330 cas de pédophilie, et 34 000 escroqueries et fraudes.

En France, la cyber-criminalité est de plus en plus présente dans nos vies. En 2010, Internet représentait 62% des fraudes sur les paiements à distance, les actes de piratage réussis (et recensés) s’élevaient à plus de 600 cas, et la délinquance sur le Web à 34 000 infractions.

Ces chiffres proviennent du rapport annuel « La criminalité en France » de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDRP), qui inclut pour la première fois un dossier sur la cyber-criminalité.

L’ONDRP est financé par l’Etat et est proche des administrations, mais reste juridiquement « indépendant ».

Le dossier traite de toutes les formes de délinquances (la partie numérique page 43) et s’appuie sur « les données extraites de toutes les sources disponibles« , en particulier ceux de la police et des enquêtes de victimisation de l’INSEE.

En 2010, il y a eu 626 cas de piratage de systèmes informatiques en France recensés par les autorités. Mais ce chiffre est probablement très sous-estimé estime l’ONDRP.

« Plus du tiers de ces atteintes sont des accès avec altération du fonctionnement ou modification/suppression de données« , affirme le rapport.

Mais la vraie cyber-criminalité se retrouve dans les « 33 905 infractions de délinquance astucieuse commises par le biais d’Internet« .

Il s’agit de crimes traditionnels qui utilisent simplement ce nouveau média. 80% des cas sont des escroqueries et abus de confiance, et 20% sont des falsifications et usages de cartes de crédit.

« Le taux de fraude sur les paiements Internet continue notamment d’augmenter pour se rapprocher de son maximum historique de 2007« , s’inquiète l’Observatoire, qui souligne cependant la bonne éducation du public, et sa confiance dans les systèmes de paiement.

Dans les crimes plus graves, moins de 1500 atteintes à la dignité et à la personnalité ont été comptés sur le Web l’année dernière, en plus de 330 atteintes sexuelles, correspondant principalement à de la pédophilie.

Ces crimes, dont la prévalence est ici probablement sous-estimée, sont une des justifications les plus utilisées pour augmenter le contrôle public sur les contenus du Net, dont le filtrage en particulier.

Pour comparer, en France entre 2009 et 2010 « environ 280 000 personnes de 18 à 75 ans ont été victimes d’au moins un acte de violence sexuelle hors ménage, dont peu moins de 220 000 femmes » et 820 000 personnes « ont déclaré avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles intra-ménage. »

Le rapport signale aussi que la production des contenus pédophiles serait largement assurée par des bandes organisées étrangères, ou situés dans d’autres pays européens.

Le profil des cyber-criminels est difficile à déterminer, chaque crime pouvant impliquer des personnes aux origines très diverses.

Ils ont cependant souvent au moins un caractère commun : ils « débutent parfois avec de faibles compétences, mais pour la plupart, ils possèdent un bagage technique important. C’est notamment le cas de certains étudiants ou spécialistes en informatique. »

Enfin, le rapport souligne la montée en puissance des dangers sectaires sur le Web, et l’action négative de pays étrangers. « La Chine, l’Iran ou Israël sont souvent cités. »

 

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