La France manque d’informaticiens

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Dans son bilan du marché informatique français, le cabinet Pierre Audoin Conseil pointe du doigt le manque croissant d’informaticiens, soulignant que l’Hexagone pourrait subir une pénurie de 36500 spécialistes en 2002.

L’étude du cabinet PAC, intitulée « Le marché et les emplois informatiques en France », relève que les dépenses liées aux technologies de l’information continueront d’augmenter jusqu’en 2005, ce marché ayant déjà dépassé 340 milliards de francs en 1997. Or déjà aujourd’hui, la France connaîtraît un « déficit en spécialistes informaticiens » de l’ordre de 10000 à 15000 personnes. Certes, le passage à l’an 2000 possède un rôle moteur indéniable. Mais il n’est que temporaire, et ne cache pas un manque plus profond. L’étude explique que le contexte très porteur du secteur informatique alimentera des besoins croissants en personnel compétent pendant au moins cinq ans. Le fossé croissant entre la demande, émanant des entreprises et des institutions, et l’offre deviendra trop important pour être comblé par l’arrivée de jeunes diplômés. En effet, seulement 11000 à 12000 diplômés munis d’un Bac+4 minimum arrivent sur le marché de l’emploi chaque année. On dénombre par ailleurs environ 6000 à 7000 nouveaux techniciens avec un Bac +2 ou 3 en poche. Même si des filières nouvelles viendront gonfler ces rangs, les départs en retraite et la mobilité des travailleurs apporteront un déficit qui, tous calculs faits, devraient entraîner un manque de 36500 spécialistes en 2002. Si la situation perdure, l’étude prévoit un « trou » de 61000 informaticiens en 2005 !

Pour aboutir à ces résultats, la société s’est appuyée sur une « photographie » du poste informatique contemporain. Elle enseigne notamment que les dépenses autour des systèmes propriétaires ne représentaient que 47% des investissements en 1997, date à laquelle la France comptait environ 364000 informaticiens. Plus d’un tiers d’entre eux étant alors principalement « employés au développement, à l’exploitation et au support micro-informatique ».