La France, valeur montante du haut débit en Europe

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C’est désormais acquis : La France a rattrapé son retard en matière d’accès haut débit sur ses voisins européens. Et l’arrivée de l’ADSL 2+ devrait permettre de renforcer sa position.

En matière d’accès Internet en haut débit, « la France est, avec l’Italie, le pays européen où la croissance est la plus forte », souligne Roland Montagne, responsable du pôle haut débit pour l’Idate, centre d’études et de conseils spécialisé dans l’industrie des technologies de l’information. Sur la même période, les Français se situent désormais au 7ème rang européen en terme de taux de pénétration du haut débit (nombre de lignes pour 100 habitants) avec environ 8,5 % de la population équipée. Devant l’Allemagne (8 %), l’Italie (7 %) ou le Royaume Unis (8 %) mais derrière l’Autriche, la Finlande, la Suède, la Belgique ou encore le Danemark qui, avec les Pays-Bas, atteint les 30 %. Selon l’Autorité de régulation des télécoms (ART), la France est même au deuxième rang européen en nombre de lignes DSL.

« Mais la France est assez novateur au niveau européen avec l’ADSL 2+ », concède le consultant de l’Idate. En matière de haut débit, l’hexagone pourrait donc prendre la tête du classement européen dans les prochains mois avec le lancement des premières offres en ADSL 2+ qui permettra de largement dépasser, voire doubler, la limite des 8 Mbit/s permis avec l’ADSL. A ce jour, seuls l’Italie et la Suède proposent des accès Internet résidentiels supérieurs à 10 Mbit/s. Notre voisin transalpin compte déjà 182 000 internautes surfant en ultra haut débit et plus de 170 000 suédois connaissent le même privilège. Mais la technologie employée n’est pas l’ADSL 2+ mais la fibre optique FTTH (Fiber to the home). Une technologie qui ne devrait pas voire commercialement le jour avant 5 ou 6 ans sur le territoire national. « La fibre avance de manière incrémentale », explique Roland Montagne. Pour l’heure, elle s’arrête aux DSLAM (les concentrateurs des lignes ADSL) des opérateurs qui dégroupent.

Une nette progression des débits

Jusqu’en fin d’année 2003, c’est la Belgique qui remportait la palme des débits avec une offre très répandue de Belgacom à 3,3 Mbit/s et qui situe la moyenne de vitesse de navigation autour des 2 Mbit/s. A cette période, 25 % des internautes français équipés en ADSL surfaient à 144 Kbit/s en moyenne (ce qui donne un aperçu du succès rencontré par les offres à 128 Kbit/s) et 76 % entre 144 Kbit/s et 1 Mbit/s, selon les données de l’Idate. En juin 2004, ils n’étaient plus que 15,5 % à surfer à 144 Kbit/s, 79,5 % entre 144 Kbit/s et 1 Mbit/s et 5 % à plus de 1 Mbit/s. « On voit clairement une progression des débits », confirme Roland Montagne. Une amélioration qui devrait s’accentuer avec l’arrivée du « débridage » des lignes ADSL tant à travers les offres actuelles (Free, AOL, voire Alice) que prochaines (Wanadoo, Neuf Télécom, Tiscali, Club-Internet).

Cette progression devrait permettre à la France de rattraper un léger retard sur ses voisins. En juin 2004, en Autriche et en Finlande, 8 % des internautes surfent entre 1 et 2 Mbit/s, 9 % au Danemark, 38 % aux Pays-Bas et 44 % en Angleterre. Une différence de débit qui s’explique par la présence historique du câble dans ces Etats. « Les technologies modem-câbles y sont bien implantées et l’ADSL a du faire des efforts pour s’adapter », analyse Roland Montagne.