La guéguerre Sun / Microsoft continue

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Si la procédure judiciaire entre Sun et Microsoft autour des technologies Java est close administrativement, le conflit est loin d’être terminé pour le président de Sun. A l’occasion d’un déjeuner de presse, Scott McNealy a ouvertement dénoncé la position monopolistique de Microsoft tout en exhortant l’administration américaine à poursuivre le géant de Redmond.

Après les 20 millions de dollars versés à Sun par Microsoft, on aurait pu penser que l’affaire qui opposait les deux sociétés autour des technologies Java était close (voir édition du 24 janvier 2001). Il n’en est apparemment rien. Devant un parterre de 200 journalistes, d’hommes politiques et de représentants de lobbies, Scott McNealy, le président de Sun, en a remis une couche sur la position monopolistique de Microsoft. Le géant de Redmond s’est engagé dans « une attitude anticompétitive évidente et malsaine pour le consommateur », a-t-il expliqué jeudi dernier lors d’un déjeuner organisé au Press Club de Washington. Et pour démonstration, l’homme qui est l’un de plus populaires porte-parole de la Silicon Valley a demandé combien de personnes, parmi l’audience, utilisaient un autre système que Windows. Deux bras se sont levés. Pour tout commentaire, Scott McNealy a conclu que Microsoft « détient toujours un monopole » avant d’exhorter l’administration Bush à poursuivre le démantèlement de l’éditeur d’Office.

Sun est un concurrent direct de Microsoft

Les arguments du président de Sun sont-ils objectifs pour autant ? En déployant des serveurs qui tournent sous Solaris, un Unix maison, Sun n’est autre qu’un concurrent direct de Microsoft. Concurrent qui, avec le programme JUMP, autorise l’exploitation de programmes écrits en Java ou bien leur conversion dans le langage concurrent C# (voir édition du 29 janvier 20001). On comprend la colère de Scott McNealy de voir son langage Java, écrit pour tourner sous n’importe quel environnement, évacué du système d’exploitation le plus répandu sur la planète. Surtout au bout d’une procédure judiciaire qui aura duré trois ans. Mais ses propos qui interviennent deux semaines avant les audiences en appel du procès qui oppose Microsoft au ministère de la Justice américain (voir édition du 8 février 2001) ne sont certainement pas innocents.