La hausse des prix d’Apple devance celle de l’industrie

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Le 21 mars 2002, la firme de Cupertino a annoncé une augmentation de près de 7 % de ses tarifs sur le nouvel iMac G4. Cette hausse critiquée par certains observateurs précède un mouvement similaire des autres fabricants d’ordinateurs. Un modèle moyen coûte désormais au minimum près de 110 euros de plus à fabriquer…

Annoncée le 21 mars 2002, la hausse des tarifs du nouvel iMac G4 (voir édition du 21 mars 2002) a généré un flot de commentaires dont certains fortement ironiques qui tiraient à boulets rouges sur la spécificité des composants Apple rendant ses coûts de fabrication supérieurs à ceux du reste de l’industrie. Ce point de vue partial ne prend pas en compte le rattrapage réalisé par la firme sur les standards du reste de l’industrie (voir édition du 22 mars 2002). La firme a simplement été la première à répercuter sur ses prix la hausse des tarifs de deux types de composants électroniques : la mémoire vive et les écrans plats. Ces hausses représentent désormais un surcoût de près de 110 euros pour le premier composant et de 28 à 38 euros pour le second ! Des sommes non négligeables qui peuvent renchérir le prix des machines les moins chères de près de 17 % !

Une hausse spectaculaire qui fait suite à une guerre des tarifs à laquelle les constructeurs se sont livrés en 2001 pour augmenter leur part de marché et profiter de la conjoncture pour affaiblir leurs concurrents. Une lutte sans merci où la marge des fabricants en a aussi pris un coup. Elle se situe désormais à un peu moins de 10 % en moyenne. La proposition de prix bas à la clientèle reste une des tactiques utilisée à l’heure où la demande pour de nouvelles machines reste faible. Mais le mouvement de hausse de coût des composants ne devrait pas s’arrêter là : la mémoire SDRAM tout autant que les écrans plats sont le noeud gordien du problème. Pour la première, qui a connu des baisses de prix importantes de 2000 à 2001, la relance de la demande implique une augmentation progressive de la production. En attendant la montée en cadence, les mémoires subissent les lois de l’offre et de la demande. Idem pour les écrans qui ne sont toujours pas produits en assez grand nombre. De nouvelles lignes de fabrication doivent bien voir le jour en 2003 et IBM a bien annoncé un procédé de fabrication permettant d’en baisser les coûts d’une manière considérable (voir édition du 3 mai 2001), mais comme tout processus industriel, la répercussion au consommateur demande que les usines soient construites et en ordre de marche !

Les PC suivent

En conséquence, le prix des PC est aussi en cours de révision. Certains constructeurs ont commencé à suivre le mouvement initié par Apple. Ainsi de Fujitsu ou de NEC. Mais selon le Gartner Group, une société d’études, ils ne seront pas les seuls. La répercussion des hausses de coûts ne devrait pas s’arrêter là : elle est mécanique, les fabricants ne pouvant pas se permettre de rogner sur leurs marges déjà assez basses. Du coup la hausse de prix lancée par la Pomme apparaît plus comme un signal destiné au reste des fabricants, leur ouvrant la porte à des hausses de prix, et les sortant de la spirale de baisse dans laquelle ils s’inscrivaient. Certains constructeurs auraient commencé à discuter de la nécessité de revoir leurs prix à la hausse dès le début du mois de mars. Apple passe aujourd’hui de plus en plus pour la seule société qui pouvait annoncer la mauvaise nouvelle de l’année : 2002 risque de coûter cher en achats d’ordinateurs ! La recommandation du Gartner Group aux entreprises est d’ailleurs claire. En substance : si vous aviez prévu d’acheter des machines, faites-le maintenant, car plus tard, elles seront peut-être plus chères !