La productivité au centre de la stratégie de Quark

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L’éditeur de Xpress tente de répondre aux coups médiatiques d’Adobe sur son marché par une stratégie d’intégration globale destinée à accroître massivement la productivité de ses clients. L’enjeu ? Répondre à une demande croissante des éditeurs pour le plurimédia. Un effort qui pourrait être menacé par l’absence de version de Xpress sous Mac OS X.

La pression exercée par Adobe sur le marché de la publication ne laisse pas Quark indifférent (voir édition du 24 septembre 2001) : fort de ses 2,5 millions de clients, l’éditeur de Xpress s’est fendu d’une 5e édition de son logiciel, déclinée en deux versions et attendue impatiemment par sa clientèle. Xpress 5 et Xpress 5 Passport se différencient par les marchés auxquels ils s’adressent : la seconde version s’attaque à l’Europe en proposant onze langues et permet l’utilisation des outils de vérification orthographique de ses idiomes en simultané. Pour Quark, le jeu en vaut la chandelle : l’éditeur a initié une stratégie d’édition plurimédia qui doit répondre à l’attente de ses clients. Cette stratégie consiste à fournir contenu et forme d’édition en fonction du support utilisé et quelle que soit la langue employée. Le logiciel est donc livré pour plusieurs supports d’édition, qui vont du document imprimé au Web, au livre électronique… ou à la télévision interactive pour ce qui est des supports de demain.Car voilà bien l’effort sur lequel porte Xpress : utilisation et réutilisation du contenu ! Pour ce faire, l’application de l’éditeur de Denver s’appuie sur le format XML, les couches et calques permettant d’organiser des publications complexes multilingues, la possibilité de réaliser des tableaux comportant images et textes, la consolidation des préférences dans un seul panneau et les fonctions scriptables qui ajoutent à la productivité d’ensemble de l’application. Xpress Passport est de plus en mesure de générer index et tables des matières, liens hypertextes ou sorties PDF. A l’heure de l’édition plurimédia, l’application profite également de sa base d’utilisateurs installée, de ses 700 extensions qui répondent aux besoins de quelques marchés de niche et des faibles ressources nécessaires pour la faire tourner (certains vieux Macintosh peuvent s’en accommoder). Surtout, l’accès à Xpress Passport par ses utilisateurs est réalisable par le biais d’un serveur de licences, fonctionnant en réseau et qui permet d’affiner la gestion de l’implantation de l’application sur les machines d’une entreprise. Un moyen pour rationaliser les besoins réels et disposer d’un système à géométrie variable puisque le serveur de Quark Xpress Passport peut générer des licences mobiles voire augmenter le nombre de licences par le biais de licences de réserve en automatisant leur facturation par e-mail. Ce système, géré par un administrateur, permet d’en sécuriser l’utilisation et de faciliter la mise à jour. Elle fait disparaître aussi le célèbre dongle Quark qui n’a plus raison d’être. Support natif de Mac OS X comme clé du débat Restent deux soucis pour Quark : si l’éditeur insiste bien sur l’amélioration de la productivité de ses outils pour sa base de clients, le logiciel InDesign d’Adobe s’est déjà hissé à la hauteur de Xpress dans ce domaine. Quark se repose donc essentiellement sur l’intégration de fonctions et sur la consolidation d’activités de publication, qui doivent augmenter la valeur ajoutée de son produit. Une valeur ajoutée dont les spécialistes du métier bénéficieront essentiellement s’ils travaillent en organisation de type workflow ou en entreprise étendue, mais qui se justifie moins pour les travailleurs indépendants, sauf si leurs clients sont focalisés sur l’application de Quark. Reste qu’Adobe commence à monter une proposition du même type sous X. Le support de Mac OS X risque donc d’être un élément de poids dans la poursuite de cette stratégie, en raison de ses capacités de rendu graphique, de l’arrivée rapide d’applications de gestion de contenus, de son adoption par les clients de Quark et de son support intégré de PDF (voir édition du 28 janvier 2002). Quark avoue qu’il ne lui est pas possible de migrer vers le nouveau système d’exploitation d’Apple pour le moment en raison de ses inconsistances concernant le support des pilotes des périphériques de la chaîne graphique, mais aussi du fait de défauts d’optimisation du système d’Apple. « Les éditeurs ne peuvent pas encore migrer sur Mac OS X car il leur serait impossible d’y travailler efficacement et de manière productive », souligne-t-on chez Quark. Une version Xpress pour Mac OS X sera lancée quand Apple aura fourni un système véritablement prêt pour les impératifs de production. Un frein qui pèse sur Quark et laisse le champ libre à Adobe dans certains secteurs de son marché, malgré le faible impact d’InDesign dans la publication pour l’instant. Il n’est pas sûr que la version 10.2 de Mac OS apporte une solution, ce qui donne l’impression que Quark reste le vilain petit canard du passage à X, malgré ses efforts engagés dans l’amélioration de Xpress.Article modifié le 15 avril 2002