La SDMI versera les 10 000 dollars promis

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L’association américaine de protection des fichiers musicaux a reconnu deux gagnants à son concours de piratage de son système. Un concours émaillé de quelques incidents qui ont entamé la crédibilité de la SDMI.

La Secure Digital Music Initiative (SDMI) a annoncé qu’elle versera, comme promis, 10 000 dollars à chacun des deux vainqueurs qui ont réussi a briser son système de protection des morceaux musicaux. Cependant, l’association américaine souligne que seule une tentative se révèle significative dans la mesure où elle a pu être reproduite avec les titres protégés. Une façon de dire que la SDMI ne reconnaît qu’une technologie de piratage mais que les deux fonctionnent ? De toute façon, l’association ne dévoilera pas le nom des gagnants.

Initiative de la RIAA (Recording Industry Association of America), la SDMI réunit entre autres Microsoft, Intel, Napster, BMG, Universal… au total, 180 acteurs liés de près ou de loin au problème de la protection des oeuvres musicales. La technologie de protection de la SDMI repose sur l’utilisation de signaux dissimulés dans les fichiers musicaux, sorte de filigrane numérique (watermarking).

Un concours contesté

Ce concours lancé en septembre (voir édition du 15 septembre 2000) a réuni 447 personnes, ce qui peut paraître peu mais des appels au boycott avaient été lancés pour protester contre le déséquilibre entre producteurs et consommateurs que créerait un tel système, notamment face à la protection de la vie privée (voir édition du 19 septembre 2000).

Ce n’est donc pas sans polémique que la SDMI a annoncé les résultats du concours. Elle a notamment essuyé les affronts de chercheurs de l’Université de Princetown et de Rice, ainsi que du centre de recherche Xerox de Palo Alto, qui avaient affirmé être venus à bout de quatre des systèmes de watermarking. Mais ces chercheurs avaient refusé de soumettre leurs travaux au second tour (voir édition du 25 octobre 2000). En effet, la SDMI imposait une confidentialité des méthodes employées pour « cracker » les fichiers, ce que se refusait d’accepter le groupe de chercheurs soulignant leur démarche scientifique et donc ouverte.

Maintenant que la SDMI a avoué l’échec de son système, il lui reste à en trouver un autre, plus fiable. Faut-il s’attendre à un prochain concours ?

Pour en savoir plus :

Le site de la SDMI (en anglais)