La SNCF lance le Wi-Fi à 320 Km/h

Mobilité

La SNCF va expérimenter un service d’accès Internet sans fil  à bord du TGV Est Européen. « Une première mondiale » sur les lignes à grande vitesse.

Surfer sur Internet à bord des trains deviendra peut-être une réalité prochainement. La SNCF lancera, demain vendredi 7 décembre 2007, une expérimentation pour tester le Wi-Fidans le TGV Est Européen. Une première mondiale sur les trains à grande vitesse. Prévue sur trois mois, cette expérimentation visera à valider les choix technologiques et économiques du service de connexion. L’expérience sera déployée sur trois rames (dont une sur les liaisons luxembourgeoises, allemandes et suisses) sur les 52 que compte la ligne. Le service sera gratuit pour les voyageurs tout le long de la phase expérimentale. Mais il sera impossible de connaître à l’avance les horaires des trains équipés d’Internet.

Durant cette période, les voyageurs munis d’un ordinateur portable équipé du Wi-Fi pourront découvrir une gamme de services en ligne : la connexion Internet pour naviguer sur le réseau mondial, accéder à l’intranet de l’entreprise et consulter ses e-mails; la connexion au portail et ses services (informations générales, pratiques et géolocalisées, réservation spectacles, jeux, etc.); et la vidéo à la demande (VOD). Si portail et VOD seront fournis localement à partir de serveurs embarqués dans le train, la liaison Internet en temps réel à la vitesse de 320 Km/h (360 Km/h demain) représente un véritable défi.

Un coût de bande passante élevé

Pour le relever, la SNCF s’est appuyée sur une solution satellitaire, qui présente l’avantage de couvrir tout le territoire servi par la ligne ferroviaire. Schématiquement, une antenne (de faible hauteur) placée sur le toit du train assure la liaison entre le réseau local wifi de la rame et le satellite géostationnaire chargé de renvoyer le signal au sol.

Une gestion dite « handover » du choix de la connexion permet de basculer automatiquement le signal vers une liaison Wi-Fi terrestre lorsque la communication avec le satellite devient indisponible. C’est le cas lors des passages dans les tunnels, où sont alors disposés des points d’accès Wi-Fi tous les 5 kilomètres environ. Mais aussi dans les gares, pour des raisons économiques essentiellement. « Le coût de la bande passante satellite est très élevé« , soutient Mireille Faugère, directrice de la branche Voyageurs France de la SNCF.

L’objectif étant, au final, que le basculement du signal de la liaison satellitaire vers le réseau Wi-Fi au sol soit transparent pour l’utilisateur et le plus économique possible pour l’entreprise de transport. D’autant que la liaison satellite sera exploitée la nuit pour mettre simultanément à jour les contenus des serveurs embarqués dans les TGV.

Un modèle économique à définir

En mode navigation, la liaison satellitaire offre une bande passante de 1,8 Mbit/s en réception et 512 Kbit/s en émission (qui devrait évoluer vers les 1 Mbit/s). Pour 50 connexions simultanées par rame (sur les 350 voyageurs qu’elle peut transporter). Ce qui peut paraître un peu juste. Selon Didier Savary, chef de projet à la SNCF, la configuration doit permettre de supporter une trentaine de connexions Internet simultanées et une vingtaine de flux de consommations locales (portail et film).