La vision commune d’Apple et du ministère de l’Education

Mobilité

L’accord cadre entre le ministère de l’Education nationale et Apple pose les bases d’un partenariat relatif aux équipement et aux contenus. Interview de Benoît Sillard, délégué aux usages de l’Internet et de Richard Ramos, responsable Education d’Apple France.

L’accord cadre entre Apple et le ministère de la Jeunesse, de l’Education nationale et de la Recherche intervient à un moment clé : la poursuite de l’équipement informatique des établissements scolaires en France. Pour comprendre comment Apple peut participer au plan d’ensemble dressé par le ministère, Benoît Sillard, chargé de la Délégation aux usages de l’Internet, et Richard Ramos, le patron d’Apple Education en France, ont répondu conjointement à nos questions.

Vnunet : Les politiques de technologies de l’information et des communications (TIC) se sont focalisées jusqu’à présent sur le volet industriel. En quoi les accords cadres du type de ceux que vous venez de signer vont-ils changer la donne ?

Benoît Sillard : Permettez-moi de remettre les choses dans leur contexte : la société de l’information est un enjeu majeur pour notre société, c’est la priorité de tous les pays développés qui ont compris que les emplois de demain passent par la maîtrise des TIC. Déjà aujourd’hui, 50 % de la progression de croissance de pays comme l’Australie ou comme les Etats-Unis viennent des TIC. Demain, on peut s’attendre à ce que 85 % des emplois créés reposent directement ou indirectement sur ces technologies. Il s’agit donc d’une révolution majeure, du même type que la naissance de l’industrie des transports au 19e siècle. En ce qui concerne l’éducation, les besoins sont immenses : près de 17 000 communes ne sont pas reliées à l’Internet rapide en France, soit 20 000 écoles primaires. Or nous voulons que 100 % des générations futures suivent un cursus leur permettant d’adopter les TIC. Les accords cadres comme celui que nous venons de signer avec Apple nous permettent de partager une vision commune de l’éducation, de se fixer des objectifs communs et de lever les obstacles empêchant les établissements d’avoir accès à la technologie.

Vnunet : Comment Apple peut-elle participer au volet « Contenus pédagogiques » que vous évoquez ?

B. S. : Nous avons lancé un projet d’environnement numérique de travail, défini par un cahier des charges. Il s’agit de donner à la communauté éducative l’accès à des services en ligne avec pour objectif de créer un « bureau virtuel » pour chaque membre de la communauté éducative en France. A terme, 12 millions de bureaux virtuels devraient voir le jour. Cet environnement permettra d’accéder à des services différenciés : vie scolaire, vie étudiante, ressources pédagogiques, capacités de travail collaboratif… Il est soutenu par les différents acteurs de l’éducation en France : conseils régionaux, conseils généraux, académies, universités, collectivités locales… Surtout, il est interopérable et doit nous permettre de lancer des appels d’offres auprès des industriels.

Richard Ramos : Huit appels à projets ont déjà été lancés par le ministère et Apple est présente sur trois d’entre eux, notamment un des projets pilotes de ces bureaux virtuels, celui de Lyon II. Nous fournissons des machines de tests, faisons des recommandations d’outils de développement et réalisons un suivi d’avancement. Sur le projet de Lyon, il s’agit de fournir 30 000 postes de bureaux virtuels. Ce service tourne sur des serveurs Apple et fonctionne avec des technologies du monde du logiciel libre.

Vnunet : Quels sont les avantages d’Apple dans le domaine de la pédagogie ?

R. R. : Les solutions Apple sont transparentes. Elles gomment l’impression de pesanteur ou de complexité de la technologie. Les enseignants qui les utilisent ne parlent d’ailleurs de technologie à aucun moment. Ils formalisent des projets avec leurs élèves à l’aide de nos outils et utilisent la technologie sans s’en apercevoir. Vous avez des exemples de classes qui vont réaliser et monter des films, encadrées par leur professeur, sans difficulté particulière. La pratique du multimédia peut ainsi être utilisée comme levier pédagogique par l’enseignant. Pour ces usages, nous fournissons déjà des solutions qui font l’unanimité dans l’enseignement, comme notre mallette multimédia ou la classe mobile.