Les Labs Hadopi ne dépasseront pas la phase de bêta-tests

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Pour des raisons budgétaires, la Hadopi éteint ses cinq Labs thématiques sur la diffusion numérique des oeuvres dont les travaux n’ont eu guère d’échos.

Un risque subsistait sur d’éventuelles mesures d’économie financière au sein de la Hadopi. Et les « Labs » vont en faire les frais. 

La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet a confirmé qu’elle allait mettre un terme à ce « laboratoire d’experts » officiellement pour des raisons budgétaires.

Dans une décision approuvée le 19 décembre (et révélée et enrichie par PCInpact), la Hadopi a décidé d’interrompre les Labs Hadopi. La permanence était assurée par cinq personnes (il en restait deux en 2012).

Facteur aggravant : pour des raisons politiques, l’approche de l’autorité administrative en charge de la lutte antipiratage numérique (mise en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy) n’est guère appréciée par la nouvelle majorité politique et le gouvernement Ayrault.

Créés il y a deux ans, les « Labs Hadopi » sont présentés comme des « ateliers collaboratifs » confiés à « des experts indépendants » qui ont pour mission de servir de boîtes à idées pour renforcer l’offre légale d’oeuvres numériques.

Via le site web dédié, les internautes étaient invités à apporter des contributions.

Dès l’origine, cinq grandes thématiques avaient été distinguées : « Usages en ligne », « Internet et sociétés », « Propriété intellectuelle et internet », « Economie numérique de la création » et « Réseaux et techniques » (pris en main à l’origine par Jean-Michel Planche, P-DG de Witbe).

Mais les travaux des Labs Hadopi n’ont eu guère d’échos malgré un travail soutenu.

Dans le volet Labs de son bilan global établi en octobre, la Hadopi recense 287 membres inscrits, 51 réunions de travail, 13 rencontres publiques, 1081 ressources documentaires, 4 ouvrages publiés et 67 billets d’actualité).

Autant de contributions qui auraient pu intéresser le collège de la « mission de concertation » de Pierre Lescure sur « l’acte II de l’exception culturelle » cher à François Hollande.

Mais aucune jonction n’a été faîte. Egalement par manque d’atomes crochus. Collaboratif ne veut pas dire apolitique.

(Crédit illustration.com : Shutterstock.com – Copyright : Lightspring)

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