L’accès au haut débit pour tous d’ici 2005

Mobilité

A l’occasion du Comité interministériel de l’aménagement et du développement du territoire, le gouvernement a annoncé une série de mesures pour réduire la fracture numérique. L’objectif est de parvenir à « l’accès de tous aux réseaux à haut débit d’ici 2005 ». Matignon annonce l’octroi de prêts à taux préférentiels pour les collectivités territoriales et le lancement d’études sur l’utilisation du réseau électrique. Les établissements scolaires et les accès publics à Internet ne sont pas oubliés.

« Les travaux les plus récents menés sur la diffusion du ‘haut débit’ (…) établissent un même constat : laissé à la seule dynamique du marché, l’essor du haut débit conduirait, à l’échéance de 2005, à une polarisation accrue, une part significative de la population (20 à 25 % selon les estimations) et des territoires n’ayant aucun accès au haut débit à des conditions économiquement viables », note le gouvernement. Afin de réduire cette « fracture numérique territoriale », Matignon vient d’annoncer une série de mesures dont l’objectif affiché est ambitieux : « L’accès de tous aux réseaux à haut débit d’ici 2005 (la disponibilité d’une offre de connexion moyenne à 2 Mbits/s à un coût abordable et équivalent sur l’ensemble du territoire à l’échéance 2005). »

C’est dans le cadre du Comité interministériel de l’aménagement et du développement du territoire (CIADT), qui se réunissait ce lundi 9 juillet à Limoges, que le gouvernement a dévoilé son plan pour « développer l’accès au haut débit à Internet ». Pour y parvenir, il met en place un « dispositif de soutien des projets territoriaux » en dégageant un budget de 10 milliards de francs permettant l’octroi aux collectivités territoriales de prêts à taux préférentiels sur trente ans. Les fonds provenant du livret d’épargne populaire gérés par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) seront notamment mobilisés et l’organisme investira par ailleurs 1,5 milliard de fonds propres sur cinq ans. La CDC mettra « ses capacités d’expertise et d’appui au service des collectivités locales pour accompagner et créer un effet de levier dans le déploiement de projets d’infrastructures, de contenus et d’usages que celles-ci engagent », note le gouvernement dans un communiqué.

Internet par le réseau électrique

Autre mesure, le CIADT a mandaté le secrétariat d’Etat à l’Industrie pour étudier la connexion de certaines zones par le biais du Réseau de transport et d’électricité (RTE). « Ce réseau public de transport d’électricité est constitué par plus de 70 000 km de lignes à haute et très haute tension (2 300 points terminaux), exploitées par RTE, service indépendant créé à cette fin au sein d’EDF », explique le gouvernement, qui précise que « l’intérêt principal du RTE réside dans le réseau à haute tension ». L’idée serait d’entourer les lignes électriques de fibres optiques, « la technologie ‘aérienne’ représentant un coût deux à trois fois moins élevé que l’enterrement de la fibre optique ».

Stratégie pour les établissements scolaires

Côté enseignement, « à l’échéance de trois ans, l’objectif d’un accès généralisé aux outils technologiques, en particulier par la connexion de tous les établissements scolaires pour la fin 2002, est ainsi considéré comme stratégique », précise le gouvernement. Ainsi, lors du CIADT, il a été décidé de consacrer 15 millions de francs supplémentaires aux « équipements terminaux » des établissements supérieurs, « en complément des 60 millions de francs consacrés annuellement par le ministère de la Recherche et le ministère de l’Education nationale pour l’équipement réseau des établissements d’enseignement supérieur dans le cadre de leurs contrats d’établissement ». Le gouvernement encourage aussi le GIP Renater « à ouvrir ses accès haut débit à l’ensemble du monde éducatif ».

Notons enfin la création annoncée de 400 « espaces publics numériques de proximité » en plus des 2 000 qui existeraient aujourd’hui et l’« encouragement d’une politique d’offre de formations, qui devrait permettre l’émergence, d’ici à 2003, d’un réseau national d’écoles de l’Internet dédiées à la formation aux technologies et aux applications de l’Internet dans l’ensemble des secteurs économiques ». C’est durant ce même comité interministériel qu’ont été notamment annoncées les mesures en faveur de « l’achèvement de la couverture territoriale en téléphonie mobile d’ici trois ans ».