L’Adaptive Enterprise de HP prend corps

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Perçue dans un premier temps comme une offensive marketing dépourvue de contenu, la stratégie Adaptive Enterprise de HP prend forme aujourd’hui grâce à quelques éléments concrets apportés par le constructeur.

HP donne enfin un peu de consistance à sa stratégie dite Adaptive Enterprise (voir édition du 7 mai 2003), qui vise à apporter aux entreprises plus de flexibilité dans la gestion de leur informatique, en présentant quelques nouveautés à l’occasion d’une manifestation qui s’est tenue ces jours-ci en Allemagne. La plus marquante a sans doute été un nouveau logiciel d’administration de systèmes, appelé Systems Insight Manager, jusqu’à présent connu sous le nom de code Nimbus. Ce produit est en fait une fusion de plusieurs produits existants : Insight Manager, logiciel d’administration de serveurs sous Windows hérité de Compaq, Toptools Device Manager, outil d’administration de systèmes et d’équipements réseaux, et Service Control Manager qui est dédié aux environnements Unix et Linux. Le résultat de cette fusion est donc une console unique apte à administrer et superviser des environnements hétérogènes constitués de serveurs dotés d’une architecture x86 ou PA-Risc, sous Windows, Unix ou Linux. Systems Insight Manager devrait être disponible d’ici la fin de l’année. L’existence de ce produit est incontestablement une avancée importante et surtout concrète dans la voie de l’Adaptive Enterprise. Elle s’inscrit en outre dans la stratégie de HP en matière de serveurs 64 bits Itanium, comme ceux de la ligne Integrity, puisque l’un des arguments commerciaux du constructeur est leur aptitude à gérer simultanément plusieurs systèmes d’exploitation différents. Avec Systems Insight Manager, ses clients disposent de l’outil d’administration ad hoc.

IBM fait le bilan

A peu près au même moment, à San Francisco, le patron d’IBM Sam Palmisano tenait une conférence à l’occasion du premier anniversaire du lancement de la stratégie Computing on Demand (voir édition du 2 janvier 2003), qui poursuit les mêmes objectifs que l’Adaptive Enterprise de HP, laquelle a d’ailleurs son équivalent chez tous les grands fournisseurs informatiques comme Sun Microsystems, EDS ou Computer Associates. Après avoir consacré toute cette année une bonne part du budget de communication d’IBM à promouvoir le Computing on Demand, Sam Palmisano s’est employé lui aussi à prouver qu’il ne s’agissait pas seulement d’un concept marketing mais d’une réalité tangible pour ses clients, affirmant qu’il représente d’ores et déjà un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars et qu’IBM a réalisé pour 7 milliards de dollars d’économies en appliquant ses principes pour son propre compte. Mais encore faut-il s’entendre sur ce que ce thème recouvre précisément. Car, de l’aveu même de Sam Palmisano, le Computing on Demand ne sera véritablement effectif que par le truchement d’une standardisation massive de l’informatique autour de Linux, Java ou des services Web, et de la maturation de technologies telles que la virtualisation des ressources matérielles ou le grid computing. Or celles-ci, ainsi que le processus de standardisation, n’en sont qu’à leurs balbutiements, ce qui conduit à penser que le Computing on Demand est une tendance à long terme. IDC (voir édition du 18 février 2003) et plus récemment le Gartner Group (voir édition du 7 novembre 2003) ne voient pas son arrivée à une large échelle avant cinq ans.