L’Afnic cherche à promouvoir le ‘.asso.fr’

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A l’occasion du centenaire de la loi sur les associations dites « loi de 1901 », l’Afnic propose, jusqu’à la fin de l’année, l’enregistrement gratuit des noms de domaine en « .asso.fr ». Une opération qui vise à séduire les associations plutôt attirées par les suffixes « .com » ou « .org », plus simples à gérer et plus accessibles administrativement. A ce jour, moins de 4 000 organismes sociaux ont déposé leur nom en « .asso.fr ».

Après le suffixe « .nom.fr » (voir éditions du 29 décembre 2000 et du 28 novembre 2000), l’Afnic – l’association qui gère les noms de domaine en .fr – a décidé de relancer une opération promotionnelle sur les ‘.asso.fr’ cette fois. A l’occasion du centenaire de la loi du 1er juillet 1901 sur les associations, l’Afnic offrira, du 2 juillet au 15 décembre 2001, l’enregistrement gratuit d’une adresse Internet en « nom_de_l’association.asso.fr » pour une durée de 1 an. Au delà, pour conserver son adresse Internet, le propriétaire devra débourser au minimum les 15 euros HT (soit 98,35 francs) par an que l’Afnic refacture au prestataire qui a enregistré le nom.

Un suffixe peu attrayant

Cette opération, labellisée par la Mission interministérielle, vise évidemment à inciter les associations, et seulement les associations, à choisir une adresse en « .asso.fr ». A ce jour, seules 3 776 associations ont choisi cette solution. Le site Refasso.com, qui n’est pas une association mais une entreprise française, recense plus d’un million d’associations actives en France. Résultat, nombre d’associations choisissent un nom en « .com » ou « .org », comme c’est le cas pour Médecins sans frontières, Action contre la faim ou Les Amis de la Terre, pour se limiter à quelques exemples. L’inélégance de l’adresse (c’est évidemment une affaire de goût) n’est pas le seul obstacle. Pour avoir droit à son nom en « .asso.fr », l’association doit se justifier en fournissant copie de la parution au Journal officiel, ou récépissé de déclaration à la Préfecture ou copie de l’identifiant INSEE. A noter que les associations dont le code APE est 911, 912, 80 ou 74, peuvent s’enregistrer directement en « .fr » (ce qui ne leur évitera pas d’avoir à présenter une copie de l’identifiant au répertoire INSEE). Bref, des pièces administratives à fournir pour le « .asso.fr » contre rien à justifier pour les « .com », « .net » ou « .org ». Pour enfoncer le clou, signalons que l’enregistrement d’un nom avec l’une de ces extensions est facturé 12 euros chez Gandi notamment, soit 3 euros de moins que le « .asso.fr ».

La chasse aux abus

Pour l’Afnic, cette gestion contraignante des noms en « .asso.fr » est la seule à même de restreindre les conflits dans les cas d’homonymies (entre une entreprise et une association par exemple). Et, surtout, elle évite les abus de la part des « cybersquatteurs », ces spéculateurs qui déposent un nom de domaine en espérant le revendre à la société concernée. Si la politique de l’Afnic part donc d’une volonté de mise en ordre, elle a pour conséquence de faire fuir les entités concernées. De plus, ce modèle ne semble pas s’appliquer à tout le monde. A commencer par l’Afnic elle-même qui s’offre le nom de domaine « www.nic.fr » et non « www.afnic.asso.fr ». Consciente de cette contradiction, l’Afnic a pris soin de déposer tout de même le afnic.asso.fr. L’administration française a également eu droit à un petit privilège avec son portail www.service-public.fr. Bref, même gratuit, il n’est pas certain que les associations profitent de l’opération. Rendez-vous à la fin de l’année pour en vérifier la pertinence.