L’armée américaine dans les pommes

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Les militaires américains se rabibochent petit à petit avec Cupertino. Après que la Navy a failli couler plusieurs bâtiments au milieu des années 90 pour cause de panne de Windows NT, et qu’une attaque de pirates (informatiques) a mis à genoux un des serveurs de l’armée de terre tournant lui aussi sous NT, MacOS redevient une plate-forme référencée.

Plusieurs bévues bien réelles sont le fait du passage à l’automatisation d’une partie des navires de l’armée américaine, comme la subite panne de système de juillet 1998 dont le croiseur lance-missile USS Yorktown a été victime. Il tournait… sous Windows NT ! Ne riez pas, les marins ont dérivé pendant quelques heures avant d’être remorqués vers le port le plus proche. Même le nouveau porte-avion nucléaire français qui perd ses hélices revient à bon port, lui ! En tout cas, la même chose en plein combat et vous êtes sûr d’être torpillé ! Mais cette expérience n’est pas la seule. A peu près à la même époque, c’est le système d’information du Sea Shadow, un navire expérimental « invisible », qui avait lui aussi planté ! Et ce n’est que grâce à des fuites d’ingénieurs et d’officiers que ces anomalies ont été rendues publiques. Plus proche de nous, à l’automne 1999, c’est un serveur de l’armée de terre US qui a subi une attaque en règle de la part de « pirates » regroupés au sein d’une organisation se faisant appeler « L’enfer Global » (voir édition du 4 juillet 2000). Le serveur fonctionnait sur la version NT 4 de Windows, un logiciel système très répandu dans l’armée. Depuis, il fonctionne sous une version de MacOS.

Windows NT en standard sur les systèmes de l’US Navy

La logique d’informatisation de ces administrations fait peur à entendre : les officiers de la marine américaine ont par exemple choisi Windows, « pour permettre un échange de données plus aisé avec les interlocuteurs du commandement central » en utilisant le même logiciel système. Et pour la sécurité ? On verra plus tard ! De sorte que NT 4 est le logiciel standard du programme de modernisation des systèmes informatiques embarqués des navires, qui a débuté en 1997 et qui doit se terminer en 2002, après que les plus modernes des vaisseaux de l’US Navy sont passés sous ce système. De là à imaginer une horde de missiles lancés par erreur…

Rassurez-vous, même si les navires tourneront bien sous Windows, depuis, les administrateurs de ces organes publics ont changé leur fusil d’épaule et suivent l’exemple de la NASA, qui a toujours gardé un certain nombre de machines d’Apple : officiellement, le Mac revient car certains groupes d’utilisateurs l’utilisent dans l’administration. C’est le cas par exemple du système d’approvisionnement du corps des Marines avec qui Apple est en train de négocier sa participation à son programme de 8 ans sur les services informatiques.

MacOS est moins exposé aux attaques informatiques

Officieusement, les Macs reviennent en grâce parce que leur système d’exploitation est moins perméable aux attaques de pirates : la plate-forme, qui ne dispose pas de ligne de commande, ne peut être activée à distance, comme c’est le cas de Windows. Elle est de ce fait plus sûre que les autres systèmes d’exploitation. L’armée n’est pas la seule à le dire : le World Wide Web Consortium a déjà édité plusieurs rapports sur le sujet, soulignant qu’il n’avait trouvé aucun problème spécifique concernant la sécurité tant au niveau du logiciel que du matériel Mac. Et d’autres mesures plus récentes confirment ces allégations (voir édition du 4 décembre 2000). La conférence-expo militaire TechNet qui s’est tenue à Honolulu la semaine dernière a vu du coup le stand Apple assailli par une foule d’acheteurs militaires, selon le magazine américain Federal Computer Week. Après ces emplettes, l’armée US craindra peut-être moins les pépins…

Pour en savoir plus :

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* L’histoire de l’USS Yorktown