Larousse ouvre son encyclopédie aux contributeurs externes

Mobilité

Un concurrent de plus pour Wikipedia ? La célèbre encyclopédie teste actuellement un nouvel « espace contributeurs » sur son site Internet.

Une riposte des encyclopédies « traditionnelles » à la montée en puissance de Wikipedia est depuis longtemps attendue. Larousse vient de passer à l’acte. L’encyclopédie a récemment ouvert un nouvel « espace contributeurs » sur son site Internet. Espace qu’elle réserve pour l’instant au seul usage d’une communauté de « testeurs » ayant « reçu un code personnel des Editions Larousse ».

Contactée par la rédaction, une porte-parole de Larousse nous a indiqué ne pas avoir l’intention de « communiquer sur le sujet pour l’instant ». Mais, selon plusieurs sources, ce nouveau projet « contributif » se distingue de Wikipedia par la possibilité pour les contributeurs de signer leurs articles s’ils le souhaitent (à l’instar de ce que Google devrait prochainement offrir sur son projet Knol). Autre différence majeure: les contributions n’ont pas vocation à être modifiées ou enrichies par la communauté mais chacune peut être commentée ou reliée à une autre, voire à un article de l’encyclopédie Larousse.

Quelle modération ?

Reste à voir si Larousse parviendra à fédérer rapidement une communauté de contributeurs suffisamment étendue pour rendre son projet intéressant et « compétitif » face à Wikipedia. Le 14 février 2008, lors du forum Netxplorateur organisé au Sénat, Florence Devouard, présidente de la Wikimedia Foundation, expliquait ainsi la différence entre Wikipedia et une « encyclopédie traditionnelle » : « Ce qui distingue Wikipedia, ce sont ses coûts réduits [les dépenses portent surtout sur les serveurs et a bande passante], le pool de talents sur lequel [l’encyclopédie peut s’appuyer] et [sa] capacité à motiver [ses] contributeurs, qui ne sont pas des salariés ».

Pour éviter les nombreux abus qui ont récemment terni l’image de Wikipedia, il est probable que Larousse sera aussi prochainement amené à s’exprimer sur les aspects de modération et de contrôle « éditorial » qu’il entend exercer sur les contenus auto-produits par les internautes. L’encyclopédie française a en tout cas de bonnes cartes entre les mains pour motiver sa communauté. En valorisant davantage l’identité des auteurs, tout d’abord, et surtout en leur offrant un accès gratuit à ses contenus en échange de leur participation.