L’arrivée du Xserve G5 lance la course aux clusters

Mobilité

La disponibilité du Xserve G5 et la mise en ligne d’une deuxième version bêta de Xgrid marquent le départ d’une course aux grappes de calculs. Public, privé, France, Etats-Unis, Allemagne : les projets les plus fous sortent des cartons.

Il est enfin livré, le Xserve G5 monoprocesseur, serveur 1U commercialisé depuis janvier dernier et dont Apple avait prévu la disponibilité pour février (voir édition du 8 janvier 2004). Finalement, c’est avec le printemps que les Xserve G5 vont commencer à fleurir ! Les modèles biprocesseurs ne seront toutefois envoyés à leurs clients que le mois prochain (voir édition du 10 mars 2004). Compte tenu de ses vastes possibilités et de sa simplicité d’utilisation, la machine était attendue par une très large gamme d’utilisateurs (voir édition du 27 janvier 2004) et pour des tâches diverses, de l’administration de serveurs d’applications aux serveurs Web, en passant par les annuaires LDAP et en bout de chaîne, les machines hautement parallélisées.

Saturer le marché

Apple propose d’ailleurs une solution prête à l’emploi sur une niche de marché où elle se distingue tout particulièrement, les clusters pour groupe de travail en bioinformatique. La Pomme tente actuellement de saturer ce marché avec ses produits, en raison des excellentes performances obtenues sur le logiciel BLAST. La Pomme dispose d’une offre de petit cluster intégré comprenant un Xserve G5, jusqu’à 15 Xserve cluster nodes, un kit de pièces détachées, le système d’exploitation Mac OS X Server, une gamme de 200 logiciels spécifiques au domaine de la bioinformatique, un commutateur Gigabit Ethernet et une alimentation « ininterruptible » APC. Mais tous les secteurs de la recherche nécessitant des calculs et tout particulièrement des fonctions vectorielles s’intéressent à l’offre d’Apple. Aux Etats-Unis, outre Virginia Tech (voir édition du 4 septembre 2003), la firme a décroché quelques beaux contrats de clusters, comme l’Université de Princeton ou même l’Université d’Alaska FairBanks qui dispose d’un cluster de 32 processeurs. En Allemagne et en France, les projets de clusters fonctionnant sur des machines d’Apple ne manquent pas, à l’image de celui de l’Inserm à Nantes (voir édition du 8 décembre 2003). Apple propose aussi depuis hier la seconde version d’évaluation de sa technologie de grilles de calculs, xGrid. Celle-ci permet de faire appel à la puissance de calcul distribuée sur toutes les machines d’un même réseau.

Et l’intérêt suscité par la firme devrait se concrétiser encore sous peu : le lancement de différents appels d’offres pour des clusters de calculs universitaires dans différents pays européens commence à porter ses fruits. Ceci en raison notamment de l’engouement pour le PowerPC 970 (le G5 dans la terminologie d’Apple). Le gouvernement espagnol a ainsi fait le choix d’un cluster IBM basé sur ce processeur, livrable d’ici à l’année prochaine, pour son centre de calcul national. L’utilisation du PowerPC 970 est également retenue par l’Université de Hamburg pour ses travaux en astronomie, mais aussi par quelques centres de recherche français équivalents. L’adoption de grappes de Xserve devrait encore s’accélérer. A l’heure où les premières machines atteignent leurs clients, Apple peut se targuer su attirer l’attention sur ses machines. Mais la firme pourra-telle fournir si la demande est trop forte ? Dans ce domaine, il lui reste encore beaucoup à prouver.